MSINDO Andrew Maswanganye, le consul général de l’Afrique du Sud en République démocratique du Congo, s’est dit « honoré d’avoir l’opportunité de prendre la parole » lors de cette grande manifestation de la 15è édition de la DRC Mining Week/Semaine minière de la RDC, qui consiste en une expo et une conférence. La communauté des affaires sud-africaine, a-t-il annoncé, a été représentée à l’événement par quarante sociétés spécialisées dans l’équipement, le capital minier, l’hydrologie, la sismologie, la santé professionnelle et les vêtements de sécurité, le système numérique de gestion des immondices, les composantes électriques, les systèmes des travaux mécaniques et de génie civil, la consultance, etc. Il a encore dit que la participation de la plupart de ces sociétés a été financée par le Projet de marketing d’exportation et d’investissement.
La Nouvelle Aube
« Plusieurs d’entre vous, pouvez avoir déjà entendu parler de la trajectoire de la Nouvelle Aube pour laquelle Son Excellence le Président Cyril Ramaphosa prend fait et cause », a voulu s’assurer Msindo Andrew Maswanganye avant d’aborder son sujet. La trajectoire de la Nouvelle Aube, a-t-il dit, a pour centre d’intérêt, « l’émancipation et le plein pouvoir économique pour la majorité des Sud-Africains ». Et au consul général de l’Afrique du Sud en RDC de rappeler : « Dans son adresse à la 25è édition du Mining Indaba organisée en février à Cape Town, le Président Ramaphosa avait souligné l’importance des mines dans l’économie sud-africaine avec son histoire élogieuse et ses larges réserves des métaux de base et des métaux précieux. »
En effet, le président sud-africain s’est aussi engagé à finaliser rapidement la Charte minière et de la Loi d’amendement du développement des ressources minérales et pétrolières, afin de donner la politique générale et la certitude de la régulation. « On espère que l’industrie minière qui contribue déjà avec environ 24.6 milliards de dollars sur les gains d’exportation de l’Afrique du Sud recevra les instruments de régulation révisés avec empressement », a-t-il souligné.
Et de poursuivre : « Nous considérons l’industrie minière comme aimant de notre économie, à cause du rôle central qu’elle continue à jouer même dans le contexte de la numérisation des économies. » Des données plus récentes, a-t-il fait remarquer, montrent que la production minière en Afrique du Sud a augmenté de 0.5 % en octobre 2018, contribuant ainsi avec 30.6 milliards de dollars à l’économie, essentiellement à cause de la production accrue des minerais de nickel, diamant, manganèse et chrome bien que les emplois continuent à être réduits dans les secteurs de l’or et du platine.
Mineurs artisanaux
L’an passé, 70 droits miniers étaient accordés par le ministère des Ressources minérales. Et cinq nouvelles mines sont entrées en opération, la plupart d’entre elles étant des mines de charbon. « Ceci montre que les investisseurs s’intéressent toujours au secteur », a encore indiqué Msindo Andrew Maswanganye. Qui a rappelé qu’au mois de juin 2018, le vice-ministre sud-africain aux Ressources minérales a accordé des permis miniers pour le diamant à des mineurs artisanaux à Kimberley qui leur donnaient l’accès à 500 ha de terre afin d’y exercer des opérations minières pour eux-mêmes et de vendre leurs diamants au marché public loin des acheteurs de diamant sans scrupules. « Celle-ci est une des interventions du gouvernement pour décriminaliser, formaliser, régulariser et professionnaliser la pratique minière artisanale et à petite échelle en vue d’améliorer le niveau de leurs foyers, stimuler l’entreprenariat et promouvoir le développement local et intégral dans le cadre de la vision minière de l’Afrique de 2009 », a-t-il insisté.
« Les mines sont aussi un aimant dans les relations économiques entre l’Afrique du Sud et la RDC, comme démontré par plusieurs produits que nous utilisons au quotidien qui sont des rejetons des ressources minérales extraites de la lithosphère des deux pays », a posé Msindo Andrew Maswanganye. D’après lui, c’est une « triste réalité pour les deux pays » que la plupart de ces produits soient « manufacturés dans les pays hautement industrialisés non africains et réexportés à nos pays comme produits de consommation ».
« Chaque jour, nous utilisons des téléphones et des laptops dont les capteurs en tantale peuvent avoir été produits du coltan de la RDC; nous conduisons des voitures dont les convertisseurs catalytiques sont vraisemblablement en platine extrait en Afrique du Sud et dont les batteries sont vraisemblablement fabriquées à base de lithium provenant de la RDC ; les ustensiles de cuisine que nous utilisons au quotidien sont à base d’acier inoxydable fabriqué de minerais de chrome probablement d’Afrique du Sud ; les câbles électriques de nos cuisinières et de nos réfrigérateurs sont à base de cuivre de la RDC ; certains instruments chirurgicaux utilisés dans nos hôpitaux sont en or de la RSA et les tôles de nos maisons ont des particules de cobalt probablement produit en RDC », a-t-il illustré son propos.
Le consul général de la RSA en RDC a souligné qu’il y a des efforts observables de changer le complexe non soutenable de minerais-industrie. « De manière isolée mais par pur hasard, l’Afrique du Sud et la RDC se sont embarquées dans un processus de révision de leurs régulations minières respectives. Du côté sud-africain, notre gouvernement s’est embarqué dans le processus de révision de l‘Acte de développement des ressources minières et pétrolières ainsi que de la Charte minière afin d’assurer de la certitude de la régulation et de la réalisation des objectifs du gouvernement de réparer les inégalités historiques, sociales et économiques, tel que stipulé dans notre Constitution ».
Du côté de la RDC, a-t-il déclaré, le gouvernement s’est embarqué dans le processus de révision de son Code minier de 2002, afin d’atteindre les objectifs majeurs d’intégration des citoyens congolais dans les opérations minières tout en garantissant des gains justes au gouvernement et aux investisseurs. Et de préciser qu‘à travers la Grande Commission Mixte RSA-RDC, les deux pays doivent redoubler d’efforts pour « éliminer les embouteillages transfrontalières, réduire les inputs et les coûts de transactions, s’attaquer au trafic illicite des minerais, valoriser nos ressources minérales brutes, améliorer le déficit des infrastructures et harmoniser nos régimes fiscaux et institutionnnels ». Et d’ajouter : « Nous devrions aussi demander aux employeurs et aux travailleurs à s’attaquer aux défis tels que les accidents professionnels évitables, les effets de l’automation des traitements miniers sur les emplois semi-qualifiés, la pollution de l’environnement et la dégradation ainsi que des salaires décents. »
L’objectif, a-t-il conclu, est de « préparer nos pays et la Région à participer de manière significative à la Quatrième Révolution Industrielle, où nous serons prêts à utiliser notre platine, notre cuivre, notre lithium, notre cobalt, notre or, notre chrome, etc. au bénéfice de nos citoyens ».