Neuf produits et services tirent la production vers le haut

Malgré la pandémie de coronavirus, certains secteurs montrent la voie de la reprise. Selon les données de la Banque centrale du Congo, neuf produits et services sur une liste des 20 produits et services majeurs connaissent déjà une production supérieure par rapport à 2019.

EN TÊTE du peloton, le secteur minier. Parmi les produits qui ont déjà dépassé la production enregistrée en 2019, il y a le cuivre : 905 851 tonnes produites au 31 juillet dernier, contre 793 609 tonnes à la même période en 2019, soit une hausse de 14,14 %. Ensuite, viennent le cobalt : 44 878 tonnes au 31 juillet, contre 44 002 tonnes à la même période en 2019, soit une légère hausse de 1,99 % ; le zinc : 249 tonnes, contre une production quasi nulle en 2019 ; le pétrole : 5 087 000 m3.

En ce qui concerne l’énergie, les Congolais ont consommé 7 235 000 MW/h de à fin juillet, contre 6 698 à fin juillet 2019. Dans le secteur des télécommunications, les opérateurs de téléphonie mobile ont vendu 7 273 millions d’unités au cours de sept premiers mois de cette année, contre 7 162 millions l’année passée.

S’agissant de produits agricoles, les statistiques de la Banque centrale indiquent que la production du café se situe à 7 936 tonnes à fin juillet, contre 7 309 tonnes en 2019. Quant à l’huile de palme, la production est de 8 656 tonnes, contre 8 111 tonnes l’an passé. Celle de l’huile palmiste est chiffrée à 2 960 tonnes, contre 2 199 tonnes l’an passé.

Dans le lot de produits et services dont la production est encore en berne, on trouve le diamant, l’or, le ciment, l’eau potable, le cacao, le caoutchouc, le bois de grume, le bois scié, la farine de froment, la boisson alcoolisée, etc. Quels enseignements tirés de cette photographie instantanée de la BCC ?

Échanges commerciaux

Le volume d’échanges commerciaux annuel entre la République démocratique du Congo avec le reste du monde s’est inscrit en hausse de 35,2 % en 2018. Il s’est chiffré à 30,9 milliards de dollars, soit 65,6 % du Produit intérieur brut (PIB), venant de 60,3 % du PIB en 2017. Cette évolution est essentiellement consécutive au bon comportement des cours des principaux produits exportés par la RDC, notamment le cuivre et le cobalt. En outre, les exportations des biens ont couvert les importations à hauteur de 106,6 %, contre une couverture de 101,8 %, une année plus tôt.

L’indice global des cours mondiaux des principaux produits exportés par la RDC s’est situé à 78,2 points en 2018, contre 72,6 points en 2017, suite à la hausse de l’indice des produits minéraux. L’indice des cours des principaux produits miniers et hydrocarbures exportés par la RDC s’est établi à 78,3 points en 2018, contre 72,5 points en 2017, en raison de la hausse des cours de la quasi-totalité des produits exportés. En effet, excepté le diamant et l’argent dont les cours ont connu des baisses, les cours du cobalt, du coltan, du pétrole, du cuivre, du zinc, de l’étain ainsi que de l’or avaient enregistré des hausses en 2018.

La hausse du cours moyen du cobalt, sur le marché de Londres, de l’ordre de 44,6 % par rapport à l’année précédente, a été consécutive au maintien d’une forte demande, observée principalement au premier semestre 2018, de l’industrie de smartphone et des véhicules électriques. Au cours de 2018, le prix du cobalt a atteint un pic de 82 933,8 dollars la tonne. Toutefois, une tendance baissière a été enregistrée dans l’évolution du cours du cobalt, essentiellement à partir du second semestre 2018, suite principalement à la baisse de la demande dans un contexte du recours au développement de technologies de substitution utilisant très peu ou pas le cobalt dans la production notamment des batteries électriques.

Le cours du coltan, dont la RDC est la première réserve mondiale a, quant à lui, enregistré une hausse de 36,8 %, à la suite du bon comportement de sa demande mondiale, surtout par l’industrie de fabrication des téléphones portables.

S’agissant du cours moyen du pétrole, sa hausse de 26,0 % a été principalement portée par le prolongement de l’accord de limitation de la production des membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) ainsi que les craintes de voir l’offre mondiale de brut s’assécher encore plus après l’entrée en vigueur des menaces des sanctions américaines contre l’Iran. La hausse du cours du cuivre de 6,1 % a découlé, d’une part, d’une forte demande de l’industrie automobile et, d’autre part, de la baisse de l’offre liée principalement aux tensions sociales dans l’une de plus grandes mines au monde, au Chili. La demande de la Chine, premier consommateur mondial, n’a pas été perturbée par les tensions commerciales qu’elle connait avec les États-Unis.

Pour ce qui est du zinc, sa hausse de 1,3 % a résulté du déficit persistant de l’offre sur le marché mondial. Par ailleurs, la baisse des prix de ce métal observée entre 2014 et 2016 a induit la contraction de sa production, aggravant ainsi le déficit de l’offre sur le marché, à partir de 2017, alors que la demande se réconfortait. En 2018, le cours de l’étain a enregistré une croissance de 0,14 %, comparé à son niveau de l’année précédente. 

Il y a lieu de signaler que ce minerai est classé en tête des métaux de l’avenir du fait de son utilisation dans le secteur des technologies innovantes, notamment les composantes électroniques des véhicules électriques, la robotique et les énergies renouvelables. C’est dans cette perspective que l’Institut international de recherche sur l’étain (ITRI) a prévu un déficit de l’offre de ce produit sur le marché, au cours de 2019-2020. Pour ce qui est de l’or, sa hausse de 1,0 % s’expliquait principalement par la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine ainsi que par les tensions géopolitiques en Corée du Nord et en Iran, poussant les investisseurs à se réfugier dans l’or.

Produits végétaux

En 2018, les cours de l’ensemble de principaux produits végétaux exportés par la RDC ont connu une baisse, excepté celui du bois « sapelli grume ». Ainsi, l’indice des cours de ces produits s’est fixé à 76,3 points venant de 93,0 points en 2017. Les cours des cafés robusta et arabica ainsi que celui du cacao ont connu des baisses annuelles respectives de 16,9 %, 14,9 % et 18,4 %. Les conditions météorologiques favorables à la culture du café et du cacao ont induit des récoltes abondantes, les grands pays producteurs ayant même affiché des récoltes records. 

La faiblesse de la monnaie du Brésil, premier producteur mondial de l’arabica a expliqué également cette baisse. Le cours de l’huile de palme en baisse de 18,3 % et celui de l’huile palmiste de 20,3 % ont été affectés par des plaidoyers en défaveur de leur consommation, considérée comme étant nuisible à la santé et dont la culture aurait un impact négatif sur l’écosystème.

Les exportations de la RDC en 2018, évaluées à 16,0 milliards de dollars et en hausse de 38,3 %, comparativement à 2017, ont été destinées à 35,5 % à la Chine, à 20,1 % à l’Afrique du Sud et à 3 % aux pays de l’Union européenne. Tandis que la valeur des importations des biens de la RDC a atteint 15 milliards de dollars en 2018, affichant une hausse de 32 % par rapport à 2017. Ces importations proviennent principalement de l’UE (12,1 %), de la Chine (11,9 %) et de l’Afrique du Sud (10,8 %). En 2018, les termes de l’échange de la RDC se sont améliorés, se fixant à 105,8 points, contre 101,1 points observé en 2017.