Normes internationales : facteur de croissance et d’émergence

Pour se maintenir et améliorer leur compétitivité, les entreprises, confrontées à de multiples défis, s’appuient désormais sur les standards internationaux. Ceux-ci sont élaborés sur la base de l’expérience et de la réflexion d’experts internationaux. 

Elles font l’objet de négociations multilatérales et permettent l’émergence de textes de référence qui peuvent contribuer à améliorer la compétitivité. Les normes internationales contribuent à la prospérité et à la croissance. Par exemple, au Royaume-Uni, 13 % de la croissance de la productivité du travail sont imputés aux normes selon le British Standards Institution et le Department of Trade and Industry. Au Canada, de 1981 à 2004, l’augmentation du nombre de normes a contribué pour 17 % au taux de croissance de la productivité du travail, selon le Conseil canadien des normes (CCN) et la Conference Board of Canada. En Suisse, les normes internationales favorisent la compétitivité des fabricants suisses dans l’accès à de nouveaux marchés, rapporte la revue ISO Focus (2007), citant le Département fédéral de l’Économie.

Par ailleurs, les normes internationales génèrent des gains et des économies dans tous les secteurs industriels. D’après l’US Department of Commerce, les normes et les activités associées d’évaluation de la conformité ont un impact sur environ 80 % du commerce mondial des produits de base. En Australie, dans l’industrie minière, les gains annuels dus aux normes relatives à l’échantillonnage vont de 24 millions à 100 millions de dollars australiens; dans les industries d’électricité et d’eau, les gains annuels dus à l’application des normes sont estimés à environ 1,9 milliards de dollars australiens, selon Standards Australia et le Centre for International Economics, Australie. La norme MPEG-2 sur le codage numérique a généré un marché estimé à 2,5 trillions de dollars en 2008, rapporte MPEG Licensing Authority. À eux seuls, les secteurs de la construction automobile, de l’aérospatiale et de la construction navale peuvent économiser 928 millions de dollars par an grâce à la norme STEP pour l’échange d’informations numériques sur les produits, qui diminue les problèmes d’interopérabilité, fait remarquer le National Institute of Standards and Technology (NIST) des États-Unis,

Autres avantages : 90 % du volume mondial des marchandises sont transportés par conteneurs. En 2004, par exemple, le nombre des conteneurs en service dans le monde était estimé à plus de 18 millions. La conteneurisation conforme à des normes internationales a permis de diminuer le temps de transport de 84 % et les coûts de 35 %, indique le Comité technique 104 (Conteneurs pour le transport de marchandises, plan d’action, 2004). Les normes internationales pour les programmes de maintenance des grues permettent de réaliser des économies estimées à environ 3 milliards de dollars par an au niveau mondial (ISO/TC 96, Appareils de levage à charge suspendue, revue ISO Focus, 2004).

Améliorer la qualité

Dans le secteur de l’ingénierie et des services, les normes internationales permettent d’améliorer la qualité des prestations. Dans celui de l’énergie (pétrolier, gazier, etc.), par exemple, elles permettent de générer des économies d’énergie ; dans le secteur automobile, elles permettent de générer des économies d’échelle, à qualité constante. Les normes internationales favorisent la recherche et l’innovation parce qu’elles sont de plus en plus décisives pour favoriser les méthodes de travail innovantes dans les chaînes d’approvisionnement mondiales et qu’elles contribuent à faciliter la diffusion des nouvelles technologies, à structurer leurs marchés dans divers domaines tels que l’énergie solaire, l’énergie nucléaire, les biocarburants, les nanotechnologies… Les entreprises peuvent s’y référer pour aborder les trois volets du développement durable, économique, environnemental et sociétal.

Ces normes couvrent tous les secteurs et leur mise en œuvre influe sur la compétitivité des entreprises. Elles sont fondées sur un consensus entre l’industrie, les organismes de réglementation et les représentants des consommateurs. Elles créent un « modèle défini » auquel toutes les entreprises doivent se conformer devenant ainsi un « instrument de pouvoir ». Cependant, la normalisation technique n’est pas toujours perçue comme un enjeu par les acteurs économiques et par l’administration.

La participation au processus de normalisation est une nécessité stratégique pour innover dans des domaines très spécialisés, être leader de marché dans le monde entier. La normalisation et sa mise en œuvre n’est pas un mal nécessaire, une obligation, une contrainte … Mais plutôt un outil, fruit de l’expérience accumulée au niveau international, à utiliser comme un moyen d’améliorer la compétitivité.