Le 20 juillet, le prix de l’or a touché son niveau le plus bas en cinq ans, à 1 104 dollars l’once. Une contre-performance qui s’explique selon nous par la perte progressive de son statut de valeur refuge. Contrairement à ce qui se passait auparavant, des événements inquiétants comme la crise grecque en Europe n’ont pas entraîné un accroissement de la demande en or, donc un relèvement des cours du précieux métal. Il existe désormais des outils financiers jugés plus efficaces pour garantir le patrimoine des particuliers ou même des États. L’annonce récente par la Chine qu’elle n’a acheté depuis 2009 que 600 tonnes d’or – et dispose de réserves en métal précieux trois fois moins importantes que celles estimées par les analystes – a encore fait chuter les prix. Car si la Chine, qui dispose pourtant d’argent frais, peut se passer d’or pour garantir sa monnaie, l’avenir est sombre pour ce marché. En outre, la production d’or aujourd’hui ne représente plus qu’une petite proportion des volumes en circulation. Le niveau des cours, monté jusqu’à 1 879 dollars l’once en septembre 2011, était selon nous surévalué. N’oublions pas que la valeur moyenne du précieux métal sur une vingtaine d’années est de 750 dollars l’once. Les prix ne descendront pas jusque-là, car ce serait insoutenable pour la majorité des exploitations, mais la baisse va d’après nous se poursuivre dans les prochains mois. Cette conjoncture est défavorable aux mines d’or d’Afrique du Sud, un pays qui est passé en trois décennies du rang de premier producteur mondial à celui de septième. La nation Arc-en-Ciel est handicapée par des coûts d’exploitation élevés, en raison notamment de la sous-mécanisation et de la profondeur des sites, souvent jusqu’à 3 km sous terre. Des régions comme l’Amérique du Sud sont comparativement plus attractives.