Septième opérateur mondial du mobile, l’entreprise française étudie sérieusement la possibilité d’une introduction en bourse de ses activités en Afrique et au Moyen-Orient. Elle compte 91,8 millions d’abonnés et réalise des bénéfices annuels évalués à 2 milliards d’euros.
Orange en bourse ? C’est peut-être un rêve qui pourrait se réaliser. Selon un communiqué de la Chambre du commerce international franco-congolais (CCIFE), la démarche de l’opérateur français est justifiée par le fait que l’Afrique et le Moyen-Orient sont les seules zones où il réalise sa plus forte croissance dans le monde. La question de l’entrée en Bourse a été évoquée lors d’un talkshow avec des analystes financiers. Mais, tout est encore au niveau des intentions, car aucune décision ne sera prise avant 2015. Orange, qui est implantée en RDC depuis 2012, avec ses offres et services 3G, est aussi présente dans une vingtaine de pays d’Afrique et du Moyen-Orient. Dans ces zones, il compte 91,8 millions d’abonnés. Ses gains ont progressé de 7,4 % sur les six premiers mois de cette année, alors qu’ils ont reculé de 4,6 % en France. Cette embellie est d’autant surprenante que certains états africains, comme la RDC ou la Guinée, affichent des taux de croissance à deux chiffres, parfois au-dessus de 50 %, alors que le revenu moyen par abonné (Arpu) est sans commune mesure avec l’Europe. Il est de 2,50 euros par mois en égypte, 6 euros en Côte d’Ivoire, 4 euros au Cameroun et à Madagascar. Sur le Vieux continent, la moyenne est de 24 euros par mois. Au total, les analystes estiment à 8 % la part de l’Afrique dans les bénéfices du groupe Orange.
Les enjeux de la Bourse
Les intentions et les objectifs de l’opérateur sont difficiles à cerner. Certains analystes estiment qu’une capitalisation boursière permettrait à réaliser des bénéfices qui serviraient au remboursement de son énorme dette : 27,42 milliards d’euros.
Les intentions et les objectifs de l’opérateur sont difficiles à cerner. Certains analystes estiment qu’une capitalisation boursière permettrait de réaliser des bénéfices qui serviraient au remboursement de son énorme dette : 27,42 milliards d’euros. D’autres encore pensent que cela pourrait servir à réinvestir en Europe où l’opérateur cherche à racheter Jazztel, en Espagne, pour 3,4 milliards d’euros. Sur ce continent, les positions d’Orange sont menacées par le mouvement de consolidation actuellement en cours, d’où la nécessité de croître. Dernier deal d’envergure en date, Maroc Telecom a acquis les filiales africaines de l’opérateur émirati Etisalat, qui doit devenir son futur actionnaire majoritaire. Des acteurs comme l’indien Bharti, le sud-africain MTN ou Vodafone sont très présents en Afrique. D’aucuns pensent que les activités africaines de la société ne sont pas toujours très bien valorisées et qu’une cotation autonome pourrait conduire à une note supérieure aux actifs européens. Tous les états africains dans lesquels Orange s’est développé, ne sont pas logés à la même enseigne. L’opérateur est très bien positionné en égypte, au Sénégal, en Côte d’Ivoire ou encore au Mali. En revanche, il vient de céder ses activités en Ouganda. Le Kenya pourrait être la prochaine étape. Orange est le septième opérateur mondial, avec 184,6 millions d’utilisateurs (dont 2,6 millions en République démocratique du Congo), selon le classement du Group Spécial Mobile Association (GSMA intelligence) qui étudie de façon approfondie ce secteur grâce aux nombreuses données des opérateurs. Le premier opérateur au monde est China Mobile avec 790,6 millions d’abonnés et plus de 66, 4 milliards de dollars de recettes. En deuxième position, Vodafone, avec 435,9 millions d’utilisateurs et 42,1 milliards de livres de revenus, et China Unicom, 295 millions d’abonnés et 21,5 milliards de livres de chiffre d’affaires. L’espagnole Telefónica est quatrième avec 249,4 millions d’abonnés et des bénéfices atteignant 30,2 milliards de dollars et l’allemand Deutsche Telekom se retrouve à la sixième place avec 146.9 millions d’abonnés et 30.8 milliards de livres.