Les micro-finances, rares il y a quelques années, sont en plein boom actuellement en RDC. Leur nombre augmentent sans cesse et changeant, au passage, des habitudes vis-à-vis du système de l’épargne et du crédit.
Depuis juillet 2013, la liste des structures de micro-finance s’est allongée avec l’implantation, au pays, du Groupe OXUS. Cette institution a démarré ses activités après avoir reçu l’agrément de la Banque centrale du Congo (BCC), en mai 2012. Cette entreprise de micro-finance a commencé par s’installer dans la ville de Kinshasa avant d’élargir son champ d’action vers des zones reculées. Dans la capitale, le groupe ne dispose que de deux agences, à Kimbanseke, en diagonal du marché de Liberté, et à Bandalungwa. A en croire un de ses membres, « cette micro-finance dispose d’un capital de 2,7 millions de dollars ». Il a ajouté que « depuis le démarrage de ses activités, la part réservée aux prêts est estimée à 560 000 dollars. » Sa catégorie d’intervention concerne beaucoup plus l’octroi des micros crédits en faveur de la population congolaise.
Offre de crédits
Comme d’autres organisations d’octroi de micro crédits, OXUS RD Congo propose déjà à ses différents clients, estimés à plus de 1 200, une gamme diversifiée de produits visant les petits groupes de commerçants et les petites et moyennes entreprises. Plus précisément, le groupe propose à sa clientèle deux types de crédits, à savoir : le crédit individuel, le plus utilisé par la plupart des établissements de micro finance, et le crédit solidaire. Pour accéder au crédit individuel, allant de 500 à 6 500 dollars, les conditions sont simples. Le requérant doit disposer d’une activité génératrice de revenu ainsi que des documents officiels lui autorisant d’exercer ladite activité. Pour le crédit solidaire, cette institution de micro finance (IMF) exige aux potentiels bénéficiaires des crédits de se constituer en groupe de 7 à 12 individus exerçant chacun une petite activité commerciale, pour avoir droit à un crédit qui tourne entre 50 et 1000 dollars. Cependant, à en croire une caissière d’OXUS, l’octroi de la qualité de membre et du crédit est subordonné à une formation gratuite obligatoire pour permettre à chaque requérant d’être outillé dans la manière d’utiliser rationnellement le crédit sollicité, et connaître les conditions et le taux de remboursement.
Taux d’intérêt
Au terme d’une séance de formation d’une heure et demie, les clients d’OXUS peuvent ainsi accéder à un prêt remboursable une fois le mois, sur une période de 7 à 12 mois, pour le crédit en groupe, et 8 à 12 mois, pour le crédit individuel. Le taux d’intérêt pour tout crédit contracté auprès de ce prestataire des services financiers est fixé à 5.5%. Un des clients de cette agence, trouvé au siège de Bandal Tshibangu, dit avoir contracté un prêt de 300 dollars. Il est obligé de rembourser, mensuellement, 53 dollars, pendant 8 mois. « Je souhaiterais que ce montant soit revu à la hausse pour nous permettre d’émerger dans nos affaires. Mais, je les comprends. Certainement qu’ils ont encore peur de proposer de gros montants étant donné qu’ils viennent de commencer, le temps pour eux de maitriser les réalités du secteur et d’être sûrs que nous sommes solvables. J’espère qu’ils pourront rejoindre les autres qui proposent un peu plus qu’eux. », souhaite une autre cliente. « Chez Finca, par exemple, on nous a ouvert des comptes d’épargne où sont versés nos intérêts ainsi que l’argent payé pour diverses formalités à remplir », déclare une cliente qui venait de suivre la formation, mais qui est aussi membre de Finca. Elle souhaite adhérer à deux institutions bancaires à la fois. « Je ne peux pas quitter là où j’ai déjà des racines très encrées pour une institution encore jeune comme celle-ci dont je ne connais pas l’avenir», renchérit-elle.
L’épargne en chantier
D’ici 2018, OXUS prévoit de mettre en place un réseau d’une quinzaine de branches réparties sur différentes régions du pays. A court terme, cette institution propose d’intégrer également, dans sa stratégie d’intervention, une gamme de produits allant de l’épargne au transfert international d’argent. En outre, le groupe compte proposer des activités de micro finance éthiques garantissant entre autre la prévention du surendettement, la transparence des taux d’intérêts et la confidentialité des données des clients.
Sur les traces des autres
Selon un analyste économique, « le système de microcrédit est certes avantageux surtout pour les petits commerçants qui peuvent en profiter pour fructifier leurs activités. Cependant, à cause du taux d’intérêt appliqué, bon nombre d’entre eux auront toujours du mal à rembourser. Toutes ces IMF sont pareilles. Car, toutes poursuivent un seul et même objectif : faire des bénéfices. Par conséquent, les taux d’intérêts à appliquer chez les emprunteurs par ces institutions seront presque identiques quelle que soit l’IMF. » Il sied de signaler que cette institution de micro-finance est un investissement, d’origine française, dans lequel OXUS Holding détient 60% des parts, IPAE et FISEA, chacun 20%. Ce réseau d’institutions de micro finance compte aussi, à travers ACTED, la deuxième plus grande organisation internationale en France, réseau d’une quinzaine de branches réparties sur les différentes régions de la RDC, notamment le Nord et le Sud-Kivu, le Maniema, l’Equateur, et la Province Orientale.