Paludisme : des chiffres qui font pâlir

En marge de la journée mondiale célébrée le 25 avril, l’OMS a présenté un rapport sur la situation en RDC. On retiendra utilement que même si les cas de malaria et le taux de décès sont en baisse, la pandémie demeure encore cause de 40 % des morts.

Au total, 42 000 décès dus au paludisme enregistrés en 2015. C’est ce qui ressort du rapport de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) présenté le 19 avril à Kinshasa, lors de la conférence hebdomadaire de l’ONU. Selon le représentant de l’OMS en RDC, Dr Allarangar Yokouide, qui a présenté ce rapport, 19 millions de cas de paludisme ont été enregistrés en RDC.

Même si le nombre des cas a baissé de 21 % entre 2010 et 2015 et le taux de décès a diminué de 29 %, l’incidence de la mortalité est de 40 %. C’est la conséquence de l’utilisation de la moustiquaire imprégnée d’insecticide, a laissé entendre Dr Allarangar Yokouide. « Depuis qu’on a commencé à parler de moustiquaires imprégnées d’insecticide, de pulvérisation intra domiciliaire, je crois que les choses ont effectivement progressé », a-t-il déclaré.

En ce qui concerne l’utilisation des moustiquaires imprégnées d’insecticide, la couverture est passée de 30 % en 2010 à 53 % en 2015. « L’objectif qui est donné maintenant, c’est de faire en sorte que d’ici 2020, les chiffres de 2015, qu’il s’agisse du nombre des cas ou de décès par paludisme puissent diminuer d’au moins de 40 % », a indiqué le représentant de l’OMS en RDC. Il a appelé la population congolaise à utiliser les moustiquaires afin de combattre le paludisme : « Je crois que les outils sont là, maintenant il faut que les populations puissent effectivement utiliser ces moustiquaires. Tous les efforts sont faits pour que ces moustiquaires soient effectivement utilisés ».

Faire reculer le paludisme

Le 25 avril la communauté internationale célèbre la journée mondiale du paludisme. C’est depuis 2008 que la journée africaine du paludisme est devenue journée mondiale du paludisme. Depuis 1998, il existe le partenariat « Faire reculer le paludisme », qui mutualise les efforts de l’OMS, de l’UNICEF, de la Banque mondiale, du PNUD et d’autres partenaires dans la lutte contre le paludisme. Ce sont eux qui sont à l’origine de cette journée internationale. Il s’agit de lancer un appel aux laboratoires pharmaceutiques et aux pays donateurs pour qu’ils soutiennent l’initiative visant à rendre disponible un nouveau médicament qui sauverait la vie chaque année de centaines de millions de personnes touchées par cette maladie. Chaque année, 300 millions de personnes sont atteintes du paludisme, qui tue plus de 3 000 personnes par jour, en Afrique subsaharienne. Le taux de mortalité dû au paludisme est d’au moins 85 % en Afrique, de 8 % en Asie du Sud-Est, de 5 % dans l’Est de la Méditerranée et de 1 % dans l’Ouest du Pacifique.

Actuellement, environ 40 % de la population mondiale, habitants des pays les plus pauvres du monde pour la plupart, sont exposés au paludisme. Cette maladie, transmise par un moustique, est responsable de plus d’1 million de décès d’enfants par an – la plupart d’entre eux ayant moins de cinq ans. 90 % des décès surviennent en Afrique, au sud du Sahara. Le paludisme est la première cause de mortalité infantile en Afrique. Sur les dizaines de millions qui survivent à cette maladie, un bon nombre sont handicapés physiquement et mentalement. Le paludisme tue un enfant africain toutes les 30 secondes.

Les actions de l’UNICEF

L’UNICEF entend s’appuyer sur son réseau d’approvisionnement mondial pour mener le combat mondial en vue de réduire la mortalité due au paludisme. Une maladie parasitaire potentiellement mortelle transmise par des moustiques. On pensait à l’origine que cette maladie provenait des zones marécageuses, d’où le nom de paludisme dérivé du mot ancien « palud », marais.

En 1880, les scientifiques ont découvert la véritable cause du paludisme, un parasite unicellulaire appelé plasmodium. Ils ont ensuite découvert que le parasite était transmis d’une personne à une autre par les piqûres d’un moustique Anophèle femelle, qui a besoin de sang pour nourrir ses œufs.

L’UNICEF et ses partenaires travaillent avec les plus gros fabricants du monde afin de développer la production de médicaments de grande qualité, de telle sorte que chaque enfant et chaque communauté ayant besoin de ces médicaments puissent les obtenir rapidement. L’UNICEF lance également un appel aux pays donateurs pour qu’ils aident les pays où le paludisme est endémique à effectuer le paiement des nouveaux médicaments. Si les secteurs privé et public collaborent efficacement, on pourra rapidement réorganiser le marché des médicaments antipaludiques et faire d’énormes progrès dans la lutte pour faire reculer cette maladie.

Outre son combat pour améliorer l’accès aux médicaments, l’UNICEF soutient les programmes de lutte contre le paludisme dans plus de 30 pays d’Afrique, dont la RDC. En plus des médicaments antipaludiques, l’UNICEF a fourni l’an dernier près de 5 millions de moustiquaires, ainsi que des insecticides utilisés pour imprégner les moustiquaires, pour une valeur totale d’environ 17 millions de dollars. En empêchant le moustique de piquer et en tuant le moustique porteur de paludisme, la moustiquaire imprégnée d’insecticide peut diminuer les cas de contamination de façon spectaculaire – et les décès. L’UNICEF apporte également son soutien aux programmes d’éducation des communautés afin d’améliorer les connaissances locales en matière de prévention du paludisme et l’usage approprié des moustiquaires traitées. Les programmes enseignent également la façon d’identifier les symptômes de la maladie et l’importance d’un traitement rapide. Ces deux éléments sont essentiels dans la lutte contre le paludisme, qui frappe souvent tout au long de l’année et peut être confondu avec d’autres maladies.