Une apparente mutation génétique d’un des parasites du paludisme, appelé P. vivax, pourrait menacer des dizaines de millions de personnes dans le monde notamment en Afrique qui y sont jusqu’à présent naturellement résistantes, révèlent deux recherches aux USA.
Le Plasmodium vivax, à l’origine d’une forme plus bénigne du paludisme qui a provoqué près de 20 millions de cas en 2010, «pourrait connaître une mutation rapide» pour déjouer la protection naturelle conférée par un certain type sanguin trouvé chez des millions d’Africains, affirme-t-on.
Ils ont présenté leurs résultats à la conférence annuelle de l’American Society of Tropical Medicine and Hygiene (ASTMH), réunie à Washington.
Dans une grande partie de l’Afrique subsaharienne, jusqu’à 95 millions de personnes seraient protégées contre le P. vivax par l’absence dans leur sang d’un récepteur de la protéine Duffy. Ceci empêche à ce parasite de pénétrer dans les cellules des globules rouges du sang.
Mais au cours des cinq dernières années, les infectiologues ont été surpris de constater un nombre grandissant d’infections en Afrique et en Amérique du Sud par le P. vivax chez des personnes sans ce récepteur qui y sont normalement résistantes.
Bien que provoquant un paludisme moins grave que celui résultant du Plasmodium falciparum, responsable d’une grande majorité des décès surtout de jeunes enfants en Afrique subsaharienne, le P. vivax menace presqu’autant de personnes dans le monde à savoir 2,49 millions, selon ces chercheurs.