Perenco a obtenu, le 25 octobre, à Muanda, un huitième avenant sur son contrat original après près de quatre de négociations avec Kinshasa. L’addendum stipule, en substance, que la société Perenco, membre de la concession offshore, va engager, début du mois de décembre 2017, un nouvel investissement de l’ordre de 1,5 milliard de dollars.
Actions sociales
La RDC, il sied de le rappeler, a été hautement représentée, à cette cérémonie, par le ministre d’État à l’Économie nationale, Joseph Kapika, et ses collègues membres du gouvernement à savoir, Henri Yav Mulang, ministre des Finances, et Aimé NgoyMukena, ministre des Hydrocarbures. L’avenant dont question comprend notamment un volet social. Perenco s’engage, en effet, à lancer, à moyen terme, des travaux de construction des infrastructures routières et les investissements dans le domaine de l’agriculture et de la foresterie, des écoles et des orphelinats. Déjà, depuis une dizaine d’années, la firme pétrolière se fait obligation d’affecter quelque 210 000 dollars chaque année, aux actions sociales dans la région de Muanda.
Par ailleurs, le ministre de l’Économie nationale espère que cet addendum va générer de l’emploi au profit des Congolais et accroître la production de Perenco de 30 à 40 %. Ainsi l’État congolais va-t-il gagner sur les impôts. Les bonnes perspectives annoncées, en avril 2017, par le Fonds monétaire international (FMI), dans le secteur pétrolier semblent se concrétiser. Si au premier trimestre 2017, les recettes des hydrocarbures n’étaient que de 33 millions de dollars, au second trimestre, les pétroliers producteurs ont versé à la DGI, la DGRAD et la DGDA, plus de 67 millions de dollars, soit pratiquement le double des réalisations des trois premiers mois de l’année. Au total, les recettes perçues par le Trésor public durant les six premiers mois de l’exercice budgétaire 2017, se chiffrent à un peu plus de 100 millions de dollars.
Sur le terrain, en effet, Perenco/RDC opère à travers 3 sociétés à savoir MIOC, Muanda International Oil Company, qui exploite le pétrole en offshore, avec 2 entreprises partenaires, le Japonais TEIKOKU et une filiale du groupe formé par l’Américain CHEVRON et le français TOTAL, ODS. Cependant Muanda International Oil Company dispose des parts majoritaires, soit 50 %. Sur les champs terrestres, en on shore, PERENCO exploite l’or noir à travers deux autres entreprises : PERENCO REP-qui dispose de 55 % des parts- et LIREX qui détient 45% d’actions dont 15 reviennent à la Congolaise des hydrocarbures, COHYDRO. Encore actionnaire unique de la COHYDRO SA(RL), l’Etat r-dcongolais, sied-t-il de le rappeler dispose également de 20% des parts dans les sociétés concessionnaires off shore. Les assignations des pétroliers producteurs (PERENCO REP, LIREX… MIOC) pour 2017 sont 252 811 867 100 FC dont 96 511 216 277 FC pour la DGI et 156 300 650 823 FC pour la DGRAD.
Des prévisions qui pourraient même être dépassées à moins d’un choc… intérieur plutôt de nature politique. Selon l’ancien 1ER Ministre, Samy Badibanga, le monde des affaires est vivement préoccupé par les incertitudes liées à l’application de l’Accord de la Saint Sylvestre qui a fait du mois de décembre, une période butoir pour la tenue des élections singulièrement la présidentielle. Et pourtant, les recettes perçues par le Trésor public durant les six premiers mois de l’exercice budgétaire 2017, se chiffrent à un peu plus de 100 millions de dollars, plus précisément 100 549 820,19 dollars. Certes, comparées au premier semestre 2016, où les recettes des pétroliers producteurs n’avaient même pas atteint les 40 millions de dollars, le gouvernement congolais peut se frotter les mains.
Mais de l’avis des experts, l’Etat aurait pu gagner davantage. Alors que au premier trimestre 2017, sous le régime des crédits provisoires, les pétroliers producteurs avaient versé plus de 1.9 milliard de FC au titre de bonus de signature initial, le budget 2017 fait impasse sur cet acte générateur des recettes. Aucun rond n’y a été prévu. Autant pour ce qui est de bonus de production. En 2015, le Trésor public n’avait, non plus, rien perçu alors que plus de 2.3 milliards de FC avaient été prévus dans le cadre de bonus de production. En 2016, zéro franc n’a été versé par les pétroliers producteurs alors que les prévisions budgétaires étaient de l’ordre de 2.4 milliards de FC. Pourtant au premier trimestre 2017, PERENCO REP, MIOC, etc., versent près de 1.3 milliard de FC pour des assignations de 611 millions de FC, soit un taux de réalisation de 212,02%.
Cependant, il nous revient que la DGRAD et le ministère des Hydrocarbures (service d’assiette) envisagent de faire une réévaluation de ses recettes dont les royalties établis à 28,1 milliards de FC ou encore des dividendes on shore qui ne sont que de 10.7 milliards de FC en prévisions et des dividendes offshore qui sont en prévision de moins de 29 milliards de FC. Les experts de l’Etat tiennent à ce que, dans les calculs des revenus pétroliers de l’Etat, soient notamment pris en compte, la production journalière projetée (22.500 barils), le cours moyen de 56,7 dollars, la décote de 3 dollars le baril, le niveau des charges déductibles de 40% ainsi que le régime fiscal par convention pétrolière. Autre décision, l’intensification du recouvrement de la taxe rémunératoire annuelle, d’implantation et de pollution auprès des pétroliers producteurs.
Concession Offshore.
Côté technique, en marge de la cérémonie de signature de l’avénement ci-haut évoqué, le ministre des Hydrocarbures, Aimé NgoyMukena, qui s’est appesanti sur les programmes des travaux, a fait comprendre que Perenco va devoir s’employer à optimiser le développement de sa concession Offshore. Il s’agit des travaux d’intégrité sur les installations actuelles vieillissantes dont certains ont plus de 40 ans d’âges en vue de permettre de poursuivre les opérations d’exploitation jusqu’au terme du second renouvellement, a-t-il expliqué. La firme Perenco réalise déjà d’autres travaux tels que le forage des puits d’exploitation du pétrole dans la zone de Moko East, en haute mer (océan atlantique).
Au regard des résultats obtenus dans les explorations sismiques, Perenco pourrait, selon des experts, engager de considérables dépenses additionnelles. Quoiqu’il en soit, la firme a programmé, selon des sources internes, d’installer de nouveaux équipements sur les plateformes pétrolières en vue d’augmenter la capacité de traitement de la société. Perenco s’est déjà doté d’un tanker dénommé Kalamu d’une capacité de stockage de 1 million de barils, a-t-on appris.