D’APRÈS Yvonne Mbala, directrice à Perenco, le projet consiste en la transformation du gaz associé à la production du pétrole brute et du gaz libre pour pouvoir produire le courant électrique. Perenco viendrait ainsi en appui aux centrales hydroélectriques à d’Inga. « Le gaz à exploiter à travers ce projet proviendra de 4 zones dont la Perenco détient des permis d’exploitation, à savoir trois permis sur la base côtière de la RDC et un sur l’espace maritime. Cette centrale électrique sera mise en œuvre dans deux ans ».
Une capacité de 200 MW
Et d’ajouter : « Elle aura la capacité de produire 200 mégawats afin de valoriser les réserves en gaz et diminuer l’importation. Une ligne très haute tension Muanda-Boma-Inga sera également construite. » Outre des entreprises minières, Perenco compte également alimenter en énergie les cimenteries qui se développent dans la province du Kongo-Central ainsi que des ménages et autres entités intéressées.
Selon les dernières estimations, Perenco détiendrait encore des réserves de 20 milliards de m3 en offshore et 10 milliards en on shore. Depuis des lustres, le gaz a plutôt été brûlé par torchère lors des opérations du brut à Muanda alors que des experts, notamment Elias Punpong, responsable du secteur pétrole et gaz en Afrique au sein du cabinet Ernst & Young, soutient que « l’exploitation du gaz naturel représente une opportunité phénoménale pour l’Afrique ».
Elle peut devenir un moteur essentiel pour la croissance économique et, plus largement, pour le développement social, ainsi qu’un atout majeur pour la croissance de l’emploi local et le développement de l’infrastructure. Invité à Kinshasa, il y a pratiquement 5 ans, en septembre 2014, dans le cadre du forum économique I-PAD, Miguel Azevedo, alors directeur général à la Citibank pour l’Afrique subsaharienne, avait également proposé aux autorités de la République démocratique du Congo de se pencher sur les grandes perspectives du développement de l’industrie du gaz et du pétrole plutôt que de considérer toujours l’industrie minière comme moteur du développement du pays. À Muanda, Perenco utilise déjà le gaz pour alimenter les générateurs de la centrale de Kinkazi. Pour le grand bonheur des communautés locales.
Production du brut
La RDC espère améliorer le niveau de production annuelle du pétrole de 8 à 11 millions de barils/jour en 2019. La production pétrolière devrait connaître une augmentation de 10 000 à 13 000 barils/jour en 2019 suite aux travaux de forage de nouveaux puits en on-shore menés par le groupe Perenco, dans le bassin côtier, à Muanda. Aussi, le renouvellement de la concession maritime offshore accordée à Perenco devra entraîner, espère l’État, à la hausse le niveau de production de 16 à 17 000 barils/jour.
Côté recettes, les prévisions de l’État les chiffrent à 429,46 milliards de FC dont 161.17 milliards de FC pour la Direction générale des impôts (DGI) et 268.29 milliards de FC pour la DGRAD. Les recettes perçues par la DGRAD sont en effet constituées des marges distribuables, des royalties encadrées par le ministère des Hydrocarbures pour un montant estimé à 225.74 milliards de FC et des dividendes on-shore et des participations offshore encadrées par le ministère du Portefeuille pour un montant prévisionnel de 42.45 milliards de FC.
Et selon le ministère du Portefeuille, les dividendes que les pétroliers producteurs doivent verser à l’État pour 2019 sont de 48 500 000 000 FC, soit 27 749 170 dollars, contre 25 946 429 787 FC, soit un peu plus de 16 millions de dollars, à fin décembre 2018. Sur le terrain, il sied, en effet, de rappeler que Perenco opère à travers 3 sociétés : Muanda International Oil Company (MIOC) qui exploite le pétrole en offshore, avec 2 entreprises partenaires, le japonais Teikoku et une filiale du groupe formé par l’américain Chevron et le français Total, ODS. Cependant MIOC dispose des parts majoritaires, soit 50 %.
Sur les champs terrestres, en on shore, Perenco exploite l’or noir à travers deux autres entreprises : Perenco qui dispose des 55 % des parts, et Lirex qui détient 45 % des actions dont 15 % reviennent à la Société nationale des hydrocarbures (SONAHYDROC). Encore actionnaire unique de la SONAHYDROC SA, l’État dispose également des 20 % des parts dans les sociétés concessionnaires off shore. Mais de l’avis des experts, la RDC va gagner gros dans l’exploitation du gaz du lac Kivu, 66 milliards de Nm3 dont 45 % reviennent au Rwanda voisin. Hélas, le projet n’avance guère.