Les nouvelles dispositions de la loi congolaise interdisent l’exportation de la mitraille et concentrés de minerais à l’état brut sans réelle valeur ajoutée. D’où la naissance de plusieurs fonderies au Katanga et Kinshasa avec chinois et indiens aux premières loges. Avec 400.000 dollars de droits d’implantions imposés par le ministère de l’Industrie et de l’Economie, Kinshasa compte déjà cinq fonderies dans la commune de Limete et une centaine au Katanga. Ce sont des entreprises minières qui disposent d’au moins une fonderie alimentée par la mitraille rachetée localement ou des minerais, fruit de l’exploitation artisanale ou semi artisanale, d’après une source du ministère des mines. De la mitraille fondue, il sort les barres de fer pour la consommation locale, de feuille d’aluminium, de lingot de cuivre destinés à l’exportation.
Dans la capitale, il est devenu rare de voir une carcasse de véhicule abandonnée, une batterie hors d’usage, un morceau de fer ou de cuivre sans recevoir une proposition de rachat. Des jeunes gens écument les rues, fouillent les poubelles en quête de la moindre trace de métal. Tous les matins, les alentours de la commune industrielle de Limete connaissent un trafic important de chariots ou de véhicules remplis de mitraille de toute sorte à destination de fonderies. A la fonderie de la société Arinex, sur la 7ème Rue, une tonne de mitraille de fer est racheté à 250.000F (270 dollars), une tonne d’aluminium est rachetée à 4.millions de franc (4.500dollars) tandis que la Tonne de mitraille de cuivre coute 2,5 millions de francs (2.700 dollars). Selon un spécialiste, le cuivre transformé en lingot est essentiellement destiné à l’exportation sur le marché international, alors que le fer est immédiatement reconditionné en barre de fer et en clous, l’aluminium en tôles, marmites et autre ustensiles destinés à la consommation locale.