La stratégie des Gafa [acronyme de Google, Apple, Facebook et Amazon pour désigner les géants américains du Net] ne se limite plus au divertissement musical ou vidéo, au commerce en ligne ou à la mobilité. Alors que Jeff Bezos, patron d’Amazon, et Elon Musk, patron de Tesla, veulent conquérir l’espace, Google et Apple se préparent à devenir des acteurs mondiaux de la santé. Et pour démarrer, les deux groupes veulent faciliter le suivi du diabète.
Selon CNBC, Apple travaillerait en secret sur un projet similaire depuis plusieurs années. L’idée aurait été lancée par Steve Jobs, le cofondateur d’Apple mort en 2011 d’un cancer du pancréas, qui imaginait déjà un appareil connecté capable de mesurer le taux de glycémie afin d’éviter aux diabétiques de se piquer régulièrement le bout des doigts pour obtenir cette information.
Un capteur optique sur l’AppleWatch
Selon la chaîne de télévision américaine, Apple effectuerait déjà des essais de faisabilité et se travaillerait aussi sur les questions de régulation. Une équipe d’une trentaine de chercheurs se consacrerait à ce sujet. Toujours selon CNBC, elle aurait réussi à mettre au point des capteurs optiques qui devraient équiper une version de l’AppleWatch, afin de mesurer en permanence le taux de glycémie. En 2016, Alphabet, maison-mère de Google, a dévoilé une lentille oculaire connectée avec le laboratoire suisse Novartis qui pourrait être lancée en 2020. Le groupe de Mountain View a aussi créé la société Onduo avec le Français Sanofi pour développer des objets connectés destinés aux diabétiques.
Les laboratoires pharmaceutiques intéressés. Apple, comme Google, travaille sur cette maladie pour des raisons commerciales mais aussi pour personnelles. Steve Jobs, comme les deux fondateurs de Google, Larry Page et Sergei Brin, était personnellement touché par le problème. Mais aussi, le diabète est l’un des marchés les plus importants avec, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS) qui parle de pandémie mondiale, 422 millions de personnes sont touchées dans le monde par cette maladie, soit une personne sur onze. Plus de cinq millions de décès seraient dus directement ou indirectement au diabète. En 2030, l’OMS estime que plus de 590 millions de personnes pourraient être touchées par la maladie. Pour les grands laboratoires pharmaceutiques, l’arrivée des géants des technologies sur ce terrain n’est pas perçue comme une menace, bien au contraire. En 2015, Sanofi a vu ses ventes dans le diabète reculer de 6,8 %, à 7,58 milliards d’euros avec la perte du brevet d’exploitation du « Lantus », au cœur du traitement, qui ne fait plus partie de la liste de médicaments remboursés aux États-Unis depuis août 2016.