Pour sa survie, l’OPEC se rapproche des PME du secteur minier

L’Office de promotion des petites et moyennes entreprises fait partie de huit comptes spéciaux dans le budget de l’État. C’est pourtant, le seul compte à n’avoir rien réalisé en 2017. Et aucune contribution n’en est donc attendue dans le budget 2018. 

 

L’Office de promotion des petites et moyennes entreprises congolaises (OPEC) est l’organe technique du gouvernement chargé de promouvoir les PME congolaises, d’organiser les interventions dans les études sur les PME, la formation des gestionnaires des PME, l’accompagnement des porteurs de projets en incubation et conseil en gestion. En fait, l’OPEC est un service d’assiette, qui devait réaliser quelque 622 507 012 FC en 2017. Hélas, aucun assujetti ne s’est exécuté. Pour quelle raison ? Pourtant, les autres comptes spéciaux s’en sont tirés à bon compte. Le Fonds national pour l’entretien routier (FONER) a réalisé 115.8 milliards de FC ; le Fonds de promotion de l’éducation nationale (FPEN), 2.3 milliards de FC ; le Fonds de promotion culturelle (FPC), 8.7 milliards de FC ; le Fonds de promotion de l’industrie (FPI), 71.06 milliards de FC ; le Fonds de contrepartie, 3.3 milliards de FC ; la Régie des voies aériennes (RVA), avec son Go pass, environ 28 milliards de FC ; et le Fonds forestier national (FFN), 580,3 millions de FC.

Pour survivre, la direction générale de l’Office de promotion des petites et moyennes entreprises congolaises tente un rapprochement avec les PME du secteur minier, sous la houlette du ministre des PME, Bienvenu Liyota Ndjoli. Ce dernier a, en effet, conduit, mi-mars, une délégation dans la province du Lualaba où l’OPEC a initié quelques séminaires de formation au profit des opérateurs miniers PME de la place. D’après le directeur général adjoint de l’OPEC, Ezéchiel Biduaya Musumbu, son organisme a outillé les petits et moyens entrepreneurs miniers à comment accéder aux marchés de sous-traitance dans un environnement concurrentiel et dominé par des expatriés.

Promouvoir une classe moyenne

Cette activité, a-t-il dit, s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre de la loi favorisant l’entrepreneuriat congolais à travers la formation et l’encadrement. L’accès aux crédits est primordial avant même l’accès aux marchés de sous-traitance, note un expert. L’année dernière, l’Office de promotion des petites et moyennes entreprises congolaises s’est lancé, dans la capitale, à une campagne de sensibilisation des entrepreneurs sur la formalisation de leurs entreprises. L’OPEC a, à cet effet, organisé une matinée promotionnelle dans les communes de Masina, N’sele et Maluku, dans le district de la Tshangu (Est de la capitale).

Axée sur le thème : « Chefs  d’entreprise,  formalisez -vous pour la prospérité et la sécurité de vos entreprises », cette matinée a eu pour objectif de permettre et de faciliter aux  entrepreneurs l’obtention des documents appropriés pour la création d’une entreprise.

À cette occasion, Vital Manga Bolengu, le directeur général ai de l’OPEC, a souligné que le gouvernement a confié à son établissement public la mission d’amener les petites et moyennes entreprises à quitter l’informel pour le formel. Il a fait remarquer que l’économie nationale est tenue à 80 % par les opérateurs évoluant dans le secteur informel. Pour sa part, le DGA de l’OPEC a indiqué que la formalisation permettrait notamment aux opérateurs économiques à avoir la possibilité d’accéder au financement. « Il n’y a aucune banque qui voudra accorder un crédit à un entrepreneur dont l’entreprise n’est pas formalisée », a-t-il fait savoir.

Dans la réalité, on aura beau brandir tous les documents exigés mais l’accès aux crédits aussi bien dans les banques commerciales qu’au Fonds de promotion de l’industrie répond à des critères plutôt subjectifs, sentimentaux, bref, au clientélisme. Certes les petits et moyens opérateurs de la capitale ont apprécié la démarche de l’OPEC, indiquant qu’ils se sont informés sur ce qu’il faut faire d’une manière générale et sur ce qu’ils doivent faire par rapport au projet du gouvernement. La République démocratique du Congo a bénéficié d’un don de la Banque africaine de développement (BAD), dont une partie devrait servir à la formalisation des PME. La gestion de ces fonds, quelque 20 millions de dollars, a-t-on appris, n’a guère apporté les résultats escomptés sur le terrain. Le secteur des PME a toujours présenté le visage d’un parent pauvre en RDC. Cependant à l’OPEC, l’on soutient que la formalisation se faisait au guichet unique de création d’entreprises (GUCE) dans le but d’améliorer le rapport Doing Business.