Quand Huawei fait de Monaco la vitrine de ses ambitions 5G

La principauté est un territoire peu étendu, ce qui permet au géant chinois de s’en servir dans un certain nombre de domaines, notamment en associant le développement de la technologie 5G à celui de la ville intelligente.

MONACO est le premier État à être couvert intégralement en 5G. La principauté est liée depuis 2012 à Huawei, le géant chinois des télécoms, qui en fait la vitrine de ses innovations en Europe. C’est une petite boîte blanche de 80 cm de haut sur 40 cm de large. On en dénombre un peu moins d’une trentaine (27) disséminées à proximité de nombreux casinos, hôtels de luxe ou du palais princier et sa vue imprenable sur la Méditerranée. L’objet en question est une antenne 5G fabriquée par le géant chinois des télécoms Huawei. Depuis le 9 juillet, la petite cité-État de Monaco est le premier pays à bénéficier d’une couverture intégrale de son territoire (202 ha) en 5G, certaines régions en Corée du Sud, aux États-Unis ou en Suisse sont aussi connectés à la 5G depuis plusieurs mois.

Un véritable bond technologique qui se traduit notamment par une vitesse de connexion à internet décuplée par rapport à la 4G. Par exemple: les nombreux tests que nous avons menés, essentiellement en extérieur car la connexion est plus rare en intérieur, via un smartphone compatible 5G, le Huawei Mate 20 X, le premier du groupe chinois en 5G, fourni par Monaco Telecom, l’opérateur du Rocher, ont affiché un débit compris entre 500 et 800 mégabit par seconde (Mbps) contre entre 30 et 40 Mbps pour la 4G. « Nous sommes même montés jusqu’à 1,5 gigabit par seconde à un endroit, la 5G est une petite révolution par rapport à ce que nous connaissions jusqu’à présent », s’enthousiasme Martin Péronnet, le directeur général de Monaco Telecom.

Gage de transparence

L’accord entre l’opérateur monégasque et le premier équipementier mondial des télécommunications et numéro deux pour les smartphones (derrière Samsung et devant Apple), remonte au forum de Davos en 2018. C’est là, dans cette station huppée des Alpes suisses qui rassemble chaque année le gotha de la finance mondiale, que le prince Albert II a proposé à Guo Ping, un des vice-présidents de Huawei, de nouer un partenariat dans la 5G. Une prise de contact qui a débouché un an plus tard, le 9 juillet à Monaco, par l’inauguration en grande pompe de cet accord, en présence du patron de Free Xavier Niel (16e fortune de France) et propriétaire depuis 2014 de Monaco Telecom.

« C’est un accord gagnant-gagnant pour les deux parties, observe un bon connaisseur du secteur télécoms. Pour Monaco d’abord, dont les réseaux 3G et 4G sont déjà fournis par Huawei, et qui va bénéficier d’une montée en gamme technologique importante avec la 5G. Mais aussi pour Huawei qui utilise Monaco comme le laboratoire européen de ses produits ». Selon Weiliang Shi, le directeur général de Huawei France, cet accord permettait au géant de « montrer qu’il est fiable et transparent ». D’autres pays, comme la Corée du Sud, les États-Unis ou l’Espagne disposent déjà de villes (bien plus importantes en termes de superficie) qui en bénéficient déjà.