Rawbank : les chiffres clés de 2018

L’année dernière a été un bon cru. Mieux que l’année 2017 qui avait été déjà bonne, malgré un contexte économique défavorable. Et quelles que aient été les incertitudes, liées à la tenue des élections, notamment présidentielle, le directeur général rassure que globalement, les résultats de l’année dernière confirment ceux d’avant et dépassent même les objectifs.

Champagne servi sous une petite tente sur la terrasse dominant le majestueux fleuve Congo du 8è étage de l’Atrium, le nouveau siège de la banque inauguré en décembre dernier sur l’avenue Lukusa, les convives, une vingtaine, triés sur le volet, devisaient dans le style de Hollywood, après le discours de Thierry Taeymans, le directeur général de Rawbank. On n’était pas dans un cocktail intime, en cette fin de matinée du mardi 18 juin, mais dans une cérémonie de présentation à la presse du Rapport annuel 2018 de la banque, publié officiellement le 12 juin. 

Moulé à son habitude dans un chemise-costard (assorti d’une pochette) sans cravate, Thierry Taeymans est apparu d’un air confiant. Et tout dans son propos reflétait un esprit de sérénité. Une confiance en soi qui n’est pas feinte, à en juger par les chiffres qu’il s’apprêtait à livrer aux journalistes. « C’est pour nous un immense honneur et une très grande fierté de vous recevoir dans notre nouveau siège, l’Atrium, inauguré en décembre 2018 ». Après cette entrée en matière, le directeur général de la Rawbank est allé tout droit au but : « 2018 a été en effet une année importante pour la Rawbank ». 

Décryptage

Tout va bien donc, pour l’instant, pour la Rawbank, déclare Thierry Taeymans. En seulement dix ans, elle est devenue la première institution bancaire en RDC, selon Thierry Taeymans. Position que la Rawbank doit avant tout à « un esprit entrepreneurial » qui la place au plus près des exigences ou demandes, des besoins et des attentes du terrain, donc de la clientèle. L’année dernière donc, explique-t-il, la banque a affiché d’excellents résultats et des chiffres en forte progression. 

Tenez : au 31 décembre, ses dépôts ont atteint 1,15 milliard de dollars (1 889 milliards de nos francs, soit une hausse de 27 % par rapport à 2017) ; ses crédits à décaissement, 665 millions de dollars (1 084 milliards de francs, soit +59,5 %) ; son résultat net, 23,68 millions de dollars (38 milliards de francs, soit +311 %) ; son produit net bancaire, 155 millions de dollars (253 milliards de francs, soit +56 %) ; et son total bilan de 1,67 milliard de dollars (2 737 milliards de francs, soit +25 %).

Ce sont là les quelques chiffres clés publiés dans le Rapport annuel 2018, voulu informatif et rigoureux pour « fournir en toute transparence » la situation, la vision et les ambitions de la banque. Qu’est-ce qui justifie cette performance d’année en année alors que le contexte politique et économique au pays a été enclin à des incertitudes en 2017 et 2018 ?

Le directeur général indique que la Rawbank continue à développer l’accueil de sa clientèle grâce à l’ouverture et la rénovation des agences à travers tout le pays. En 2018, fait-il remarquer, la stratégie poursuivie a été double. D’une part, la décentralisation de la gestion des agences pour leur offrir plus d’autonomie, et donc plus d’efficacité et de proximité. Et d’autre part, l’extension et l’adaptation du réseau d’agences en fonction des besoins locaux et de leur performance passée. 

« Rawbank a ainsi conjugué croissance, expansion et stabilité, innovation et proximité, rigueur et conformité, selon les plus hauts standards internationaux », déclare Thierry Taeymans.

D’après lui, cette stratégie a été conduite tout en préservant ce qui fait la force de Rawbank depuis sa création en 2002. Il s’agit de cet esprit entrepreneurial, qui met toujours la banque au diapason des particuliers, des grandes entreprises, des PME, des artisans et commerçants, des administrations, des ONG, etc. « Autant de clients que nous accompagnons au quotidien pour ensemble créer de la valeur, de la richesse et des emplois, souligne-t-il.

Croissance continue, stable et pérenne

Les excellents résultats financiers de 2018 de la banque s’expliquent aussi par le fait que Rawbank a misé sur le développement de son offre digitale pour « apporter efficacité, facilité d’accès, rapidité pour tous ses services habituels ». Comme l’explique Thierry Taeymans, leur numérisation est appelée à jouer un rôle chaque jour plus important. « Rawbank entend rester à la pointe de ce domaine dans le secteur bancaire », rassure-t-il. D’ailleurs comme le souligne Mikhail  Rawji, le Fintech Cell, « le taux de bancarisation en RDC est très faible, et la possibilité d’ouvrir un compte sur une banque en ligne est une manière efficace de permettre l’accès à la bancarisation », le directeur général de la Rawbank insiste que c’est justement la vocation du produit Illico Cash.

Et de marteler que le digital constitue également une « nécessité business » pour les banques qui doivent intégrer les fintechs pour compléter leur offre. « Nous assistons à une convergence entre tous les acteurs, banques, grandes entreprises, opérateurs télécoms, fintechs, qui tous vont à terme proposer le même ensemble de services auparavant uniquement assurés par les banques », souligne encore Mikhail Rawji. Et d’ajouter : « Ces dernières doivent donc penser en avance du marché et identifier les technologies, les produits et les synergies qui leur permettront de continuer à mener la course en tête. »

Être en avance et innover. Cela a toujours fait la marque de fabrique (force) de Rawbank, rappelle Thierry Taeymans. Qui n’a pas manqué d’épingler des événements marquants de l’année dernière au cours de la cérémonie de présentation du Rapport annuel 2018 à la presse. On retiendra utilement que Rawbank a inauguré son nouveau siège social à Kinshasa, le 5 décembre dernier. Baptisé « Atrium », l’immeuble moderne de 8 étages offre « un cadre professionnel répondant aux ambitions de la banque et de ses clients ». La construction de ce nouveau bâtiment, a dit Thierry Taeymans, renforce ainsi l’image de la banque.

Et au courant du même mois, la Banque africaine de développement (BAD) a accordé à Rawbank un prêt de 15 millions de dollars. Il symbolise en fait le nouveau partenariat, avec pour objectif de contribuer à soutenir le secteur privé en RDC, et en particulier les PME qui bénéficieront à hauteur de 30 % de cette ligne de crédit. D’une maturité de 7 ans, dont deux en différé. Le financement de la BAD va ainsi permettre de promouvoir des projets dans des secteurs clés de l’économie nationale et la création de milliers d’emplois, ainsi que l’accompagnement des centaines de dirigeants des PME.

En appui à ce prêt, une subvention destinée à la mise en place des programmes de formation et de renforcement des capacités des créateurs de PME ciblera en particulier les femmes entrepreneures, lit-on dans le rapport. Qui souligne que « la Rawbank met, en effet, l’accent particulièrement sur le développement inclusif et le soutien aux forces vives que sont les entrepreneurs, en les formant et les conseillant à structurer au mieux leur activité au bénéfice de la collectivité nationale ».

Le 5 septembre dernier, 16 banques africaines dont Rawbank et China Development Bank (CDB) ont signé un accord pour la création de l’Association interbancaire sino-africaine (CAIBA) à Pékin. Cet accord marque la création officielle du premier mécanisme multilatéral de coopération financière entre la Chine et l’Afrique. Par ailleurs, pour la deuxième année consécutive, Rawbank a été désignée en mars 2018 « Meilleure banque de la RDC » par le prestigieux et sérieux magazine américain Global Finance, spécialisé dans l’actualité et l’analyse de la finance mondiale.

Et enfin, au mois de février 2018, Rawbank a été sélectionnée par la Société financière internationale (SFI), filiale de la Banque mondiale, comme première institution financière privée pour recevoir et dispenser la formation dédiée aux PME appelée « Business Edge » en Afrique centrale. « Ce partenariat traduit l’ambition de Rawbank de contribuer activement à la mise en place des mécanismes appropriés en faveur des PME », a dit Thierry Taeymans.