NEW YORK, (AFP) – Le Rwanda a bloqué mardi une proposition franco-américaine de sanctions contre deux responsables du mouvement rebelle congolais M23, ont indiqué jeudi des diplomates.
La proposition au comité des sanctions de l’ONU, qui dépend du Conseil de sécurité, visait deux commandants du M23, Vianney Kazarama et Erick Mboneza. Ce dernier était accusé d’avoir fait exécuter sommairement un homme de 24 ans.
Le Rwanda, membre non permanent du Conseil, a fait valoir que les informations fournies à l’appui des accusations n’étaient pas concluantes et que “dans certains cas, comme celui d’Erick Mboneza, il s’agissait d’allégations non corroborées”.
La proposition de sanctions se basait notamment sur des rapport d’ONG, dont Human Rights Watch.
Le Conseil de sécurité a déjà sanctionné ces derniers mois plusieurs responsables du M23.
Toujours selon des diplomates, le Rwanda a bloqué depuis une semaine plusieurs projets de déclaration du Conseil sur la situation dans l’est de la RDCongo, qui dénonçaient les tentatives du M23 pour avancer sur Goma et les attaques contre les Casques bleus de la Monusco.
Des combats se déroulent au nord de Goma entre le M23 et les forces gouvernementales congolaises appuyées par la Monusco (mission de l’ONU). Un casque bleu tanzanien a été tué mercredi et trois autres blessés dans ces combats.
Selon un responsable de l’ONU parlant anonymement, les objections rwandaises portaient notamment sur une phrase réaffirmant “qu’attaquer des Casques bleus est un crime de guerre”. Le Rwanda était aussi réticent à exiger le désarmement du M23.
Le gouvernement rwandais a été accusé à plusieurs reprises par des experts de l’ONU de soutenir et d’équiper le M23, ce que Kigali a toujours nié.
Le M23 avait brièvement pris le contrôle de Goma en novembre dernier avant de se retirer.