La tradition a été respectée. Après les rencontres annuelles mixtes, début février, entre les mandataires de l’État à la REGIDESO SA et les délégués des syndicats, les directeurs provinciaux se sont retrouvés à Kinshasa pour la tenue des travaux de la 29è session de l’assemblée générale de cette société. Comme pour les rencontres mixtes mandataires -syndicats, les cadres se sont également penchés sur les activités de l’entreprise. Concrètement, ils se sont penchés sur le processus de la réforme en cours, l’exploitation, les ressources humaines, le commercial ainsi que sur la trésorerie. Les syndicats ont tiré un constat de la situation : la REGIDESO SA va mal. Elle aurait dû atteindre un certain équilibre financier, début second semestre 2016, selon un vade-mecum du Comité de pilotage de la réforme des entreprises publiques (COPIREP) mis en marche en juillet 2011.
Hélas, les experts ouest-africains (que les agents désignent comme « mercenaires ») d’ERANOVE/SDE commis aux commandes de l’entreprise n’ont guère apporté les recettes escomptées, alors que les perspectives de paiement des créances de la REGIDESO SA sur l’État qui dépassent les 100 milliards de francs semblent bien s’éloigner. Face à la crise, les cadres de la Régie de distribution d’eau venues de 11 anciennes provinces de la République démocratique du Congo ont approuvé à l’issue de leur assemblée générale qui s’est clôturé le 10 avril, un business plan pour l’horizon 2020.
Selon Mme la présidente du conseil d’administration, Dina Masika Yalala, ce business plan consiste à faire de la REGIDESO SA « une société à gestion davantage tournée vers l’atteinte des objectifs de son redressement. » Il s’agit en pratique d’améliorer le taux d’accès à l’eau potable, les services de qualité à rendre à la clientèle et d’accroître les performances en vue de rétablir l’équilibre financier de la société. La session de l’assemblée générale a porté également sur les difficultés qui sont à la base des résultats peu flatteurs réalisés à fin décembre 2016 par les directeurs provinciaux concernés par le Projet d’alimentation en eau en milieux urbains (PEMU), réalisé à Matadi (Kongo-Central), Lubumbashi (Haut-Katanga) et Kinshasa. La ville de Kindu a été ajoutée au PEMU, fin 2016, par l’ancien ministre 1ER Ministre, Matata Ponyo, au projet.
La nouvelle vision de la REGIDESO SA consiste également à accompagner le processus de décentralisation, à renforcer l’implication des provinces dans le développement des infrastructures d’addiction d’eau potable, le partenariat et la confiance des bailleurs de fonds pour augmenter la mobilisation des ressources nécessaires aux investissements.
Le directeur général, Jacques Mukalay Mwema, est revenu sur l’achèvement du premier contrat de performance signé entre le gouvernement et la REGIDESO SA pour entamer la première trame de son redressement. Hélas, la société a brillé, selon le DG Mukalay, par l’amenuisement des ressources financières, le faible taux de rendement réseau et la précarité de la couverture en produits chimiques. Mukalay a exhorté les cadres de l’entreprise à s’impliquer pour la réussite du second contrat de performance convenu avec l’État actionnaire unique. Mais il aura sagement évité la question qui fâche : celle du contrat de service portant sur la gestion de la société confiée aux Sénégalais (Sénégalaise des eaux, SDE).