À l’instar de la Caisse de stabilisation cotonnière (CESCO), de l’Office national de développement de l’élevage (ONDE), l’Office national de café a jadis fait le bonheur de la colonie belge du Congo puis, après l’indépendance, du Zaïre des années 1970-1980. Ces organismes ont contribué de manière significative au budget de l’État. Devenus l’ombre d’eux-mêmes, des appels sont lancés pour leur réhabilitation. C’est ainsi que le directeur général de l’ONC, Albert Kabongo, sollicite du gouvernement un appui financier conséquent dans le cadre de la loi de finances de l’exercice 2016, afin de permettre à son institution de jouer pleinement son rôle d’institution publique à caractère scientifique et technique pour la promotion de la culture du café, de son traitement et de sa commercialisation.
Actuellement, l’ONC ne vit que de la vente du café torréfié acheté auprès de particuliers, ainsi que du produit de la location de son patrimoine immobilier. Bien avant l’indépendance, indique Albert Kabongo, le café congolais était un produit compétitif et de bonne qualité sur les marchés extérieurs. « Sa vente s’effectuait sur base de la confiance et non par échantillon à cause de sa qualité qui était bien connue des importateurs étrangers. À cette époque, le Congo belge était la seule colonie productrice de café, qui, outre le café vert, faisait également l’analyse du café torréfié », explique-t-il. À la suite des changements entrepris par le Comité de réforme des entreprises publiques (COPIREP), l’ONC a été transformé en un établissement public à caractère scientifique et technique. Il dispose d’une unité de traitement pouvant lui permettre de torréfier 25 tonnes par heure, ainsi que d’un laboratoire moderne.
Il a pour objet de promouvoir la culture et le développement des débouchés intérieurs et extérieurs des produits agricoles d’exportation et leurs dérivés, notamment le café, le cacao, l’hévéa, le thé, le quinquina… Et la mission de fournir une aide technique aux planteurs sur la vulgarisation, l’encadrement, le contrôle de qualité, le traitement, l’usinage et le conditionnement de ces produits.
D’après Albert Kabongo, la réhabilitation de l’ONC aura pour avantage l’amélioration de la productivité et de la qualité de la récolte, le traitement et la torréfaction, ainsi que la modernisation des circuits de commercialisation.
Avec la volonté politique, le Congo pourrait redevenir un grand exportateur de café dans un marché mondial toujours porteur grâce à une demande croissante. Un document de référence a été élaboré en 2011 pour orienter et coordonner les efforts du gouvernement, des bailleurs et d’autres acteurs de la filière.