Remous sur le front social

Depuis quelques jours, les revendications sociales reviennent au-devant de la scène. D’abord timides, elles se font de plus en plus pressantes. La dernière concerne un groupe de professeurs d’université impayés depuis plusieurs mois qui ont improvisé, le 6 juillet, un rassemblement devant la primature. Dans le lot, certains réclament la régularisation de leur situation administrative, d’autres  d’être payés selon leurs grades.

Quelques jours auparavant, le Syndicat de la magistrature avait donné de la voix pour exiger du gouvernement l’amélioration des conditions salariales de ses adhérents. Les magistrats déplorent par la même occasion les conditions matérielles dans lesquelles ils exercent leurs activités et dénoncent le peu de considération dont ils sont l’objet de la part de l’État. L’un de leurs porte-paroles révèle qu’ils ont procédé à une étude comparative et constaté que « le magistrat congolais est le moins bien payé de toute l’Afrique ». Exemple à l’appui, il a affirmé qu’un magistrat nigérien touchait quatre à cinq fois plus que son homologue congolais.

Les médecins et le personnel de santé ne sont pas non plus en reste. Il y a deux semaines, on a aperçu quelques-uns de ces agents sur l’avenue de la Justice. Tous avaient déserté leurs bureaux. Ils réclament le paiement de leur prime, impayée depuis quatre mois. Un de leurs représentants a cependant indiqué avoir reçu une promesse de la tutelle pour une solution idoine. À ce jour, cette promesse tarde à se concrétiser.

À City-Train, une société de transport mise en liquidation, les agents ne décolèrent pas. Leur malheur a pour origine la décision ministérielle de créer une nouvelle compagnie de transport public, Transco, et de les avoir laissés sur le carreau. Ils se proposent d’organiser un sit-in au cabinet ministériel pour une solution définitive à leur dossier.

Le 6 juillet, c’était au tour des professeurs d’université. Une quarantaine d’entre eux, impayés depuis plusieurs mois ou pas selon leurs grades, s’étaient rassemblés devant la Primature pour réclamer la régularisation de leur situation. Ils ont été brutalement dispersés par la police, selon des témoins. Certains d’entre eux auraient été blessés.

En juin, le Premier ministre Matata Ponyo avait demandé au ministère de l’Enseignement supérieur et universitaire de diligenter un contrôle physique des professeurs  avant d’autoriser qu’ils soient payés ou payés aux grades qu’ils réclament, ont affirmé les professeurs. Ils seraient venus pour se rassurer du paiement de leurs rémunérations après la fin du contrôle. Ils ont promis de revenir.