Le gouvernement a promis une augmentation de leur enveloppe salariale. Goute d’eau dans l’océan, ils estiment que c’est insuffisant. Dans ce bras-de-fer, les autres fonctionnaires ont, à leur tour, menacé de lancer un mot d’ordre au débrayage général, si les décideurs politiques nationaux restent aphones à leurs revendications.
A moins d’une semaine de la date de la rentrée scolaire, fixée au lundi 8 septembre, sur toute l’étendue du pays, le climat n’est pas encore à l’apaisement. Si les parents continuent à rassembler les fournitures scolaires de leurs enfants, les enseignants attendent un signal fort de la part du ministère de l’Epsp pour contribuer à une rentrée scolaire « apaisée ». Les syndicats de ce secteur sont unanimes sur deux points : avant le jour de la reprise des cours, les arriérés des salaires doivent être liquidés et les dossiers des unités, qui ne sont pas encore payées, régularisés. Elles seraient plus de 100.000, les personnes qui, exerçant comme enseignants dans les onze provinces du pays, ne sont pas encore mécanisées. Elles ne vivent que des frais de « motivation », initiés par l’église catholique, il y a une vingtaine d’années, et qu’il est devenu difficile de supprimer. Les parents se sont accomodé à assumer cette « prise en charge ». L‘Etat n’est pas encore parvenu à faire face à cet état de choses. Les enseignants ont reçu, à la fin du mois d’août, une expression de solidarité de la part des fonctionnaires, notamment ceux affiliés à l’Union des travailleurs, agents et fonctionnaires de l’Etat (Utafe) et à la Centrale congolaise du travail (Cct).
A leur tour, ceux-ci exigent l’application, dans le projet du budget 2015, du nouveau barème salarial convenu avec le gouvernement. Selon Modeste Rachidi Kayombo, Secrétaire général de la Cct, les agents de l’Etat « ont déposé le préavis de grève et un ultimatum, auprès de qui de droit.
Nous allons assiéger toutes les écoles pour que la rentrée scolaire n’ait pas lieu, avec l’espoir que le gouvernement va nous appeler au dialogue, avant qu’il ne dépose le projet de budget au parlement », a-t-il déclaré.
Recherche d’un espace de dialogue
Dans le secteur de l’Enseignement primaire, secondaire et professionnel, il n’y aurait pas une volonté réelle de créer un cadre de dialogue permanent, ont indiqué des syndicalistes. Pour ces derniers, l’animation d’un tel espace de travail permettrait d’échanger sur « tous les problèmes que connaît l’enseignant.» En plus de la problématique du salaire, il faut retenir la question du respect des normes relatives, par exemple, concernant le nombre d’élèves à accueillir dans une salle de classe ou le contenu des ouvrages acquis de certains organismes de coopération bilatérale ou multilatérale ou encore l’état réel des écoles professionnelles, qui n’ont plus de matériels didactiques appropriés. Du côté du gouvernement, on indique que cette gravité des faits est à relativiser. Le cabinet du ministre de l’Epsp souligne, entre autres, que les syndicats ont pris activement part aux travaux de la revue du Programme intérimaire de l’éducation (Pie), organisés en août à Kinshasa. Pendant ces assises, le ministre a, lui aussi, reconnu qu’il fallait se pencher davantage sur certaines questions récurrentes, comme la scolarité de la jeune fille, la gratuité de l’enseignement primaire et le renforcement des compétences des enseignants. Il a toutefois appelé les autres parties prenantes du secteur de reconnaître, à leur tour, les efforts fournis par le gouvernement. Selon ce dernier, « l’accès à l’école, en RDC est devenu quasi universel et le taux brut de scolarisation est passé de 90 %, en 2006, à 130 %, actuellement ». Par ailleurs, il est prévu de construire ou aménager, en quatre ans, c’est-à-dire de 2012 à 2016, 1000 écoles dans le pays ». Le budget de l’éducation aurait connu une augmentation « satisfaisante. »