LE MONTANT du financement est de 502 millions de dollars, réparti en crédit, soit 246 millions de dollars, et en dons, soit de 246 millions de dollars de l’Association internationale de développement (IDA) et 10 millions de dollars du Mécanisme de financement mondial (GFF). En effet, selon des données actualisées, en République démocratique du Congo, 45 % des enfants décèdent avant même d’atteindre l’âge de 5 ans, faute notamment de nutrition adaptée. Cette situation, estime la Banque mondiale, est un enjeu majeur pour le pays.
Selon le communiqué de la Banque mondiale, Le Projet multisectoriel de nutrition et de santé entend « réduire la prévalence des retards de croissance, fournir des services communautaires et primaires de soins de santé et de nutrition et assurer des services de planification familiale dans les provinces de Kwilu, Kasaï-Central, Kasaï et Sud-Kivu ».
Projet ambitieux
Jean-Christophe Carret, qui est le directeur des opérations de la Banque mondiale pour la RDC, déclare à ce propos : « Ce projet en faveur de la nutrition, qui vise les régions où les besoins sont les plus patents, est le plus important et le plus ambitieux jamais financé par la Banque mondiale. Dans un pays comme la RDC, où 6 millions d’enfants souffrent encore de malnutrition, la lutte contre les retards de croissance est à la fois un engagement de long terme et le meilleur investissement que les autorités puissent consentir. » Le Projet devrait bénéficier à 1,5 million de femmes enceintes et allaitantes et 2,5 millions d’enfants de moins de cinq ans. Plus de 200 000 femmes en âge de procréer y seront également associées, à travers les services de planification familiale.
Par ailleurs, selon le même communiqué, le Projet vient en soutien aux efforts du gouvernement pour mettre en place une vaste plateforme communautaire pour la santé et la nutrition dans le but d’offrir un ensemble de services essentiels, favoriser la mobilisation des habitants et renforcer la demande de services nutritionnels spécifiques. Il contribuera également à développer l’offre de services publics basés sur des données probantes. « Ce projet va permettre d’améliorer l’état nutritionnel et physique des enfants bénéficiaires ainsi que leur développement cognitif. À terme, il contribuera à renforcer la productivité de ces futurs adultes, à améliorer les niveaux de salaire et de revenu des individus et des ménages et à accélérer la croissance dans le pays », soulignent Hadia Samaha et Jakub Jan Kakietek, chefs d’équipe du projet à la Banque mondiale.
Il s’inscrit dans la volonté de la RDC d’édifier un programme global en faveur de la nutrition. En rappel, conscientes de l’impact de la malnutrition sur le développement humain et la croissance économique, les autorités congolaises ont fait de la lutte contre la malnutrition et, plus généralement, des investissements dans la petite enfance deux priorités de la stratégie nationale pour la réduction de la pauvreté et le développement économique.
Aide aux plus pauvres
L’IDA qui apporte un don de 246 millions de dollars au Projet, est une institution de la Banque mondiale. Elle aide les pays les plus pauvres de la planète. Fondée en 1960, l’IDA accorde des dons et des prêts à faible taux d’intérêt ou sans intérêts en faveur de projets et de programmes de nature à stimuler la croissance économique, à réduire la pauvreté et à améliorer la vie des plus démunis. L’IDA figure parmi les principaux bailleurs de fonds des 75 pays les plus pauvres de la planète, dont 39 se trouvent en Afrique.
Les ressources de l’IDA permettent d’apporter des changements positifs dans la vie de 1,5 milliard de personnes résidant dans les pays éligibles à son aide. Depuis sa création, l’IDA a soutenu des activités dans 113 pays.
Le volume annuel des engagements est en constante augmentation et s’est élevé en moyenne à 18 milliards de dollars au cours des trois dernières années, 54 % environ de ce montant étant destinés à l’Afrique.
Quant au Mécanisme de financement mondial (GFF), c’est un partenariat formé par diverses parties prenantes pour aider les pays à s’attaquer aux problèmes de santé et de nutrition les plus graves touchant les femmes, les enfants et les adolescents. Le Fonds fiduciaire du GFF joue un rôle de catalyseur en accordant aux pays des financements d’ampleur limitée qui leur permettent d’accroître dans une large mesure les ressources intérieures fournies aux côtés des fonds de la Banque mondiale (IDA et BIRD), de financements extérieurs alignés et des ressources du secteur privé.
Chaque investissement extérieur de montant relativement faible est multiplié par les engagements des pays eux-mêmes, et génère ainsi un important retour sur investissement qui permet à terme de sauver des vies humaines et d’améliorer la situation des populations.