L’annonce a fait sourire, même si les bénéficiaires s’en réjouissent. Le gouvernement a laissé entendre que toutes les conditions sont désormais réunies pour mettre fin à la carrière des fonctionnaires et des agents de l’administration publique ayant atteint l’âge légal de la retraite. Une commission interministérielle ad hoc a travaillé sur le dossier et a tiré les conclusions qui s’imposent, a laissé entendre le ministre d’État en charge de la Fonction publique, Michel Bongongo. Les syndicats de la Fonction publique ne s’y opposent pas, mais ils ont fait entendre que cela doit se faire de manière concomitante avec le dossier de recrutement et d’avancement dans les grades dans l’administration publique. D’après des syndicalistes, le processus de promotion dans la carrière est bloqué depuis plusieurs années. Dans leurs revendications de tous les jours, les syndicats en appellent souvent en mode urgence à l’annulation de la réforme de l’administration publique en cours qu’ils jugent par ailleurs « fantaisiste ». Il y aurait actuellement environ 17 millions de fonctionnaires et d’agents de l’État. Selon des études indépendantes récentes, plus de la moitié des effectifs de la Fonction publique a déjà dépassé l’âge légal de la retraite. Mais l’État a continué à les maintenir en service des années durant faute de moyens financiers pour leur accorder une retraite honorable. Depuis une dizaine d’années, la Banque mondiale apporte son assistance financière au gouvernement pour mener à bien les réformes de la Fonction publique et des entreprises publiques. Au ministère de la Fonction publique, on explique que a réforme de l’administration publique est une nécessité pour la RDC quant à son avenir, et que le rajeunissement de l’administration publique est un des facteurs clés de son émergence. Le Programme de réforme et de rajeunissement de l’administration publique (PRRAP) s’occupe donc de la formation et du renforcement des capacités à travers l’École nationale d’administration (ENA). Il s’occupe aussi de la mise en place des mécanismes de promotion de la sécurité sociale en faveur des fonctionnaires et des agents de l’État. Parmi ces mécanismes, la Caisse nationale de retraite (CNR) appelée à se muter vers un système contributif. La CNR est déjà mise en place.
En attendant son fonctionnement optimal, on se rappellera qu’au cours de la dernière décennie, la Banque mondiale a mis en branle un plan de paiement des indemnités de départ volontaire à la retraite anticipée dans les entreprises publiques réformées et des pensions de sécurité sociale des retraités. À l’époque, il était prévu que chaque agent perçoive la somme de 10 000 dollars. Dans l’administration publique, les secrétaires généraux étaient les premiers bénéficiaires de cette assistance de la Banque mondiale. Mais par la boulimie des dirigeants et le manque de transparence, l’opération a fait flop. S’agirait-il alors du réchauffement de cette opération ou d’un nouveau plan de délestage des effectifs ? Qui va financer l’opération et combien va toucher un retraité? Quand est-ce que va démarrer l’opération ? Autant de questions et bien d’autres encore qui demeurent sans réponse actuellement.