Rien n’est encore définitif sur le transport de l’électricité

Le traité relatif au projet hydroélectrique reconnaît à l’Afrique du Sud le droit de « décider de la configuration optimale de l’inter connecteur entre les différentes lignes de transport et des systèmes électriques ». Dans l’étude de faisabilité réalisée par ACOM-EDF, il est prévu qu’une ligne de transport en continu parte du site d’Inga jusqu’au site de Witkop, en Afrique du Sud. Mais voilà que les Sud-Africains envisagent désormais une option différente consistant à réinjecter de l’électricité dans le réseau Pool électrique de l’Afrique australe (SAPP) à partir de la frontière entre la RDC et la Zambie. Ainsi, pour l’énergie  d’Inga III basse chute, première phase du Grand Inga, deux postes seront construits, l’un en courant alternatif et l’autre, un redresseur en courant continu (765 Kv-800 Kv) avec une capacité compatible avec la puissance installée d’Inga basse chute. D’autres travaux sont prévus : une ligne bipolaire en courant continu entre le site d’Inga et Kolwezi de 800 Kv, un poste ondulateur à Kolwezi de 800 Kv avec une capacité de 1 500 MW et une ligne entre Kolwezi et la frontière avec la Zambie.

Selon l’ONG belge 11.11.11, le Grand Inga ne serait financièrement viable que s’il comprenait une ligne à haute tension jusqu’en Europe. Mais l’Union e européenne (UE) poserait encore des conditions, alors que d’autres clients, dont l’Égypte, envisageraient de transporter l’électricité  d’Inga vers le Moyen-Orient. Mais combien va coûter le Grand Inga ? Plus de 30% de la dette publique de la République démocratique du Congo, estimée à 12 milliards de dollars avant que ne soit atteint le point d’achèvement de l’Initiative pour les pays pauvres très endettés (IPPTE) étaient dus aux projets Inga I et II.

L’apport de la vente de l’électricité d’Inga à l’étranger n’est pas perceptible dans le budget de l’État. Rien ne rassure à ce jour que les Congolais seront servis, que les provinces seront connectées à Inga III ou au Grand Inga. Selon la Banque mondiale, la première phase nécessite au moins 9 milliards de dollars. Le financement global de cet ambitieux projet est évalué à 100 milliards de dollars, selon la Banque africaine de développement (BAD). Pour la construction d’Inga III, la RDC s’est engagée à débourser 3 milliards de dollars sur les 9 requis.