De nombreux hauts fonctionnaires sud-africains ont reçu une lettre du Congrès national africain (ANC), leur demandant de « contribuer à la bonne santé financière du parti », en faisant don d’une partie de leur salaire. De coutume, le parti du président, Jacob Zuma, demande à tous ses élus de reverser une part de leur salaire mensuel au parti. Mais c’est une première que les fonctionnaires sud-africains soient incités à mettre la main à la poche. Les partis d’opposition dénoncent, selon eux, « une manœuvre illégale » et accusent l’ANC de clientélisme. Dans sa lettre, l’ANC estime, par exemple, que les directeurs généraux des ministères qui touchent un salaire de 1.500 euros par an, doivent verser environ 260 euros par mois, au parti. Mmusi Maimane, chef de file de l’opposition au Parlement, a condamné cette manœuvre jugée « agressive ». Il accuse l’ANC de prendre l’administration « en otage » et d’aller à l’encontre de la loi qui garantit l’indépendance des employés de l’Etat. « Nous ne demanderons cette contribution qu’aux fonctionnaires qui sont déjà membres de notre parti », a précisé le secrétaire général du parti.