RSF dresse une carte du monde de plus en plus sombre

Six pays du continent africain s’affichent dans le classement. La tendance est clairement au régime autocratique, voire à la dictature brutale, selon Reporters sans frontières.

People look at newspaper front pages 20 November 2006 in Kinshasa as presidential candidate Jean-Pierre Bemba, the loser of the presidential election in the Democratic Republic of Congo, awaits a Supreme Court decision after he contested the outcome of the vote, which gave victory to incumbent Jospeh Kabila. AFP PHOTO/ ISSOUF SANOGO

Le 3 mai, la communauté internationale célèbre la Journée mondiale de la liberté de presse. Elle a été instaurée par les Nations unies en décembre 1993, après la tenue du séminaire pour le développement d’une presse africaine indépendante et pluraliste. Ce séminaire qui s’est déroulé à Windhoek (Namibie) en 1991, a conduit à l’adoption, le 3 mai 1991, de la Déclaration de Windhoek sur la promotion de médias indépendants et pluralistes. Cette Déclaration exige l’établissement, le maintien et la promotion d’une presse pluraliste, libre et indépendante et met l’accent sur l’importance d’une presse libre pour le développement et la préservation de la démocratie au sein d’un État, ainsi que pour le développement économique. Même si la Journée mondiale de la liberté de la presse n’est célébrée qu’à partir de 1993, il faut dire que son histoire est intimement liée à celle des droits de l’homme. En effet, il est stipulé, dans l’article 19 de la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948 que : « Tout individu a droit à la liberté d’opinion et d’expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d’expression que ce soit. »

Comme le gardien du temple

Aujourd’hui, dans le monde entier, la date du 3 mai est devenue l’occasion d’informer le public à propos des violations du droit à la liberté d’expression et le moment de se rappeler que plusieurs journalistes risquent la mort ou la prison en transmettant la nouvelle aux gens.Selon l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), qui coordonne chaque année les activités qui soulignent le 3 mai, la Journée mondiale de la liberté de presse, c’est d’abord « une journée d’action », qui favorise et permet de mettre sur pied des initiatives visant la défense de la liberté de la presse. C’est aussi une journée d’évaluation, afin de dresser le portrait de la liberté de la presse à travers le monde. C’est également une journée pour alerter le public et accroître la sensibilisation à la cause de la liberté de la presse… La liberté de la presse est considérée comme la « pierre angulaire des droits de la personne » et comme « une assurance que les autres droits seront respectés. »  Elle favorise la transparence et la bonne gouvernance. La presse est pour la société la garantie que régnera une véritable justice. Vu sous cet angle, la liberté de la presse est « le pont qui relie la compréhension et le savoir. » Elle est essentielle à l’échange d’idées entre les nations et les cultures, qui est lui-même une condition menant à une coopération durable.