Sale temps pour CAA interdite d’atterrir à Lodja

Alors que son Airbus A 321 est cloué au sol sur décision du 1ER Ministre contre l’avis de son ministre des Transports et des Voies de communication, voilà qu’un tiers s’active à empêcher CAA à exploiter la ligne Kinshasa-Lodja sous prétexte de jouir d’un monopole. 

Selon des sources à la Régie des voies aériennes (RVA), l’intéressé jouirait de l’appui des acteurs politiques et financiers de Sankuru… qui louent régulièrement un petit aéronef pour faire des rotations ponctuelles entre la capitale et Lodja. La Compagnie africaine d’aviation rappelle, dans sa situation actuelle, les péripéties du crash des Lignes aériennes congolaises (LAC, ex-Air Zaïre) auquel l’État avait quasiment tout interdit, même un partenariat solide avec des firmes privées internationales pour son redécollage. CAA opère actuellement en mode service minimum avec deux petits Fokker 27 MK/50.  Près de 90 % de son personnel représentant environ 700 agents ont été envoyés en congé technique.

Selon des sources proches du dossier, la Compagnie aurait déjà amorcé le processus de désengagement total de ces agents au niveau de l’Inspection du Travail. La Compagnie africaine d’aviation dispose également de deux Airbus dont l’un est en check et l’autre s’est vu refuser le certificat de navigabilité. Il a été, par conséquent, retourné en France au motif que ce moyen courrier était âgé de plus de 17 ans. L’ancien ministre des Transports et des Voies cde communication, Justin Kalumba Mwana Ngongo, avait, en effet, pris un arrêté en 2012 interdisant l’importation des avions de plus de 15 ans. Pourtant des sources crédibles à la Régie des voies aériennes rapportent que le vice-1ER Ministre en charge des Transports et des voies de communication, José Makila Sumanda, avait pris un arrêté allant dans le sens d’autoriser l’Airbus en question de naviguer sur l’espace congolais. Mais Makila a dû rétropédaler à la suite d’un veto du cabinet du 1ER Ministre, Samy Badibanga Ntita. L’arrêté de Justin Kalumba a été vivement remis en cause non seulement dans la profession mais aussi par des experts techniciens. Un analyste économique proche de la Fédération des entreprises du Congo (FEC) rappelle volontiers le dispositif du code des investissements au sujet des engins lourds, des navires et des aéronefs de seconde main qui sont acceptés en exonération totale en RDC.

Par ailleurs des techniciens de l’aviation sont d’avis que l’âge de l’avion n’a rien à voir avec le nombre de ses heures de vols, encore moins sa qualité et sa fiabilité technique. Il semble même qu’il y a des avions plus âgés qui voleraient régulièrement en RDC sans aucune contrainte. Par ailleurs, CAA se plaint régulièrement de la concurrence déloyale que l’Autorité de l’aviation civile ainsi que les pouvoirs publics favoriseraient au bénéfice de la compagnie nationale Congo Airways.

Cette dernière est subventionnée pour appliquer des tarifs sociaux sur un marché où le dernier des privés de grande taille est contraint d’appliquer les mêmes prix. Qu’à cela ne tienne, en attendant le retour de son autre appareil A 320-212 qui serait en contrôle technique, Fly CAA n’exploite plus que ses deux Fokker 27Mk 50, petits porteurs de 50 places chacun, qui desservent le Congo profond. Cependant, plusieurs destinations en provinces ont simplement été supprimées dont celle de Lodja qui lui est plutôt contestée.