LE SOMMET et le forum économique russo-africains auront lieu les 23 et 24 octobre à Sotchi, au Parc de la Science et de l’Art Sirius. Ce double événement, une première, est organisé par la Fondation Roscongress, en collaboration avec le Centre d’exportation russe et Afreximbank. En marge du forum, les organisateurs ont prévu une exposition, voulue comme une « grande opportunité » de montrer les progrès économique, scientifique, écologique et culturel de la Russie. Ces progrès portent essentiellement sur les technologies de pointe des industries minière et chimique, sur l’ingénierie, l’énergie, l’agriculture, le transport, la santé et l’industrie militaire. Mais ils portent aussi sur des domaines prometteurs en termes d’investissements et d’échanges commerciaux entre la Russie et les pays africains.
Sommet : une vue commune
Le Sommet Russie-Afrique sera coprésidé par Vladimir Poutine, le président de la Fédération de Russie, et d’Abdel Fattah al-Sissi, le président de l’Égypte et président de l’Union africaine. Plusieurs chefs d’État et de gouvernement africains sont attendus à ce double événement, sommet et forum économique. Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, le président de la République, y prendra part aux côtés de ses homologues, accompagné de quelques ministres. La
Vladimir Poutine, le président de la Fédération de Russie, s’est impliqué personnellement dans l’organisation de ce sommet. Sur la page d’accueil dédiée à ce grand événement, il fait la démonstration d’une campagne de communication digne de spécialiste de marketing, quand il écrit : « Au cours des sessions plénières du sommet sera abordé un large éventail de questions relatives à l’actualité internationale dans le but de s’entendre sur les problèmes qui présentent un intérêt majeur pour la Russie et les pays africains ».
Et il ajoute : « Durant le sommet, une attention particulière sera accordée à l’état et aux perspectives des relations entre la Russie et les pays du continent africain, au développement des échanges dans les domaines politique, économique, humanitaire, culturel et autres avec un accent mis sur la recherche de solutions pour un développement accéléré et cohérent de l’ensemble de la coopération russo-africaine ».
Vladimir Poutine souligne : « Un échange de vues approfondi est prévu en matière de coordination des mesures de lutte contre le terrorisme, la criminalité transfrontalière et les autres défis et menaces qui se présentent pour la sécurité régionale et mondiale. À l’issue du sommet sera adopté un document commun. »
Forum : une étape stratégique
En ce qui concerne le forum économique Russie-Afrique, il se tiendra les 23 et 24 octobre à Sotchi. Il réunira les chefs d’État africains et des représentants des milieux d’affaires et des services publics russes, africains et internationaux, ainsi que des organisations de coopération du continent africain. « La tenue du Forum sera une étape stratégique menant vers la mise en place de conditions favorables pour le développement des relations économiques et commerciales entre la Fédération de Russie et les pays d’Afrique », annonce le président russe. Et de poursuivre : « Il permettra aussi de promouvoir diverses formes et orientations de coopération russo-africaine. À l’issue du Forum devrait être signé un nombre important de contrats dans le domaine économique et commercial et en matière d’investissements. »
Comme en pareille circonstance, une exposition des partenaires et des exposants sera organisée dans le cadre du forum. Vladimir Poutine souligne : « Les exposants présenteront des jalons scientifiques et des technologies de pointe des industries minière et chimique, de l’ingénierie, du domaine de l’énergie, de l’agriculture et du transport, du secteur de la santé et de l’industrie militaire, ainsi que d’autres domaines prometteurs en termes des investissements et de l’export entre la Russie et les pays africains.
Au cours de ce forum économique, plusieurs problématiques seront abordées et discutées autour des tables rondes, entre autres « Souveraineté économique de l’Afrique: problèmes et solutions ». Pourquoi les pays africains sont-ils souvent obligés de recourir à des financements extérieurs (crédits des institutions financières internationales et prêts directs) assortis d’exigences socio-économiques et politiques limitant souvent leur souveraineté nationale ? Quel est le coût réel des financements concessionnels du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale ? Pourquoi les sociétés multinationales qui extraient des minéraux en Afrique sont-elles en mesure d’attirer des capitaux à de bien meilleures conditions que les pays où ces richesses naturelles sont situées ? Quelles seront les conséquences pour les pays africains si le modèle économique actuel continue d’être appliqué ?
Des experts africains et russes discuteront des approches actuelles pour évaluer le potentiel d’emprunt des États africains et proposeront une recette pour restaurer la souveraineté économique et accélérer le développement des pays africains. « La vraie souveraineté commence par la souveraineté économique. Aujourd’hui, une grande partie du financement reçu par les pays africains est octroyée à des conditions défavorables et l’accès aux marchés des capitaux est limité d’une manière ou d’une autre pour des dizaines de pays, malgré un potentiel de développement intéressant », a déclaré Konstantin Malofeev. Selon les estimations de l’Agence internationale pour le développement souverain, les pays africains ont un potentiel d’emprunt inutilisé de plus de 100 milliards de dollars, tandis que plus de 200 milliards de la dette existante pourraient être refinancés dans des conditions moins difficiles.
Attirer les investissements tout en maintenant la souveraineté est un thème qui sera ouvert à tous ceux qui s’intéressent aujourd’hui aux marchés africains. Les entreprises russes pourraient être intéressées