Timide début d’activités !

Malgré leur ouverture officielle le 12 juillet, les activités foraines tournent encore au ralenti. Des vendeurs se plaignent du manque d’engouement et de l’absence des sociétés brassicoles qui produisent, presque chaque édition, des musiciens de renom dont les prestations attirent le maximum de clients. 

Le parc d’atraction manque d’engouement à la Fikin. (Photo BEF)
Le parc d’atraction manque d’engouement à la Fikin. (Photo BEF)

Dans les allées de la foire, les entrepreneurs n’ont pas encore tout exposé. D’un côté, les charpentiers continuent d’être à l’œuvre. Certains stands construits en feuille de bois (triplex) ne sont pas prêts à accueillir des produits des exposants. Dans le pavillon réservé au Fonds pour la promotion de l’industrie (FPI), des travaux d’aménagement se poursuivent. Les stands qui sont déjà montés, exposent quelques articles comme des pagnes et des produits agricoles placés aux côtés des volailles.

A cinq mètres de là, un autre stand pour des textiles. Curieusement, leurs tenanciers sont, pour la plupart, allongés à même le sol. «On n’est pas encore très fréquentés. Nous sommes toujours en plein aménagement du site et nous profitons pour nous reposer un peu », lâche une jeune vendeuse des pagnes. Plus loin, où sont installés des jeux pour enfant, l’absence d’engouement est manifeste. Sur les voies qui mènent vers la deuxième sortie de la Fikin, des commerçantes étalent quelques collections de jouets sur les allées asphaltées. Ici, le constat reste inchangé. Le même problème demeure… « Cela fait cinq jours depuis que je suis là. Et, je n’ai encore encaissé aucun montant qui puisse subvenir ne fusse qu’à mon transport de retour. Les parents n’amènent pas toujours leurs enfants. Cela ne joue pas à notre faveur », s’est lamentée la vendeuse Mimie Bunga.

Dans les parcs d’attraction, statu quo. Des véhicules à commande électrique sont, pour la plupart, moins sollicités. Seuls quelques parents font monter leurs enfants à bord. A gauche d’un salon de jeux, l’on retrouve une autre commande d’avions dont le tour pour un enfant est fixé à 1500 francs. Les sollicitations viennent à compte goute, et les bonnes affaires sont loin d’être au rendez-vous. « Lors de l’édition foraine 2013, nous atteignions jusqu’à 850 000 francs par jour. Pour ce début, nous réunissons à peine une seule centaine pour toute la gamme de jeux installée dans ce parc », confie un guichetier.

Pas de brassicoles… 

A la foire, les prix galopent toujours pour l’érection d’une seule pancarte. La société paie 15 000 à 20 000 dollars pour le faire, alors qu’elle ne tire pas grand-chose en termes de bénéfice. Voilà pourquoi elle préfère aller du côté des kermesses où les produits sont vendus sans trop des contraintes.

Bristow

En 1991 et 1993, la Fikin, dans son édition nationale, n’a pas été épargnée par les pillages dans la ville de Kinshasa. Depuis, l’institution ne s’est jamais remise pleinement de sa chute. Cette foire semble rendre ses armes à d’autres activités festives dans la ville, notamment les kermesses populaires. Si elle a tenté, cahin-caha, de retrouver ses lettres de noblesse ces dernières années, c’est notamment grâce à la présence de sociétés brassicoles, reconnaissent certains tenanciers des stands des boissons et restaurants. Cette année, ces compagnies manquent à l’appel jusque là. Pour cause ? Des prix jugés onéreux fixés par l’administration de la Fikin pour leur installation, par rapport à leur revenu. Or, c’est la production des artistes musiciens qui augmente des recettes chez certains vendeurs, présence des fanatiques aidant. Des sociétés comme la Bralima préfèrent bien sponsoriser des kermesses populaires où des exigences sont minimisées et permettent de mieux vendre les produits. Jersey Kizola, un délégué de cette entreprise habituée du secteur de la Tshangu explique : «A la foire, les prix galopent toujours pour l’érection d’une seule pancarte. La société paie 15 000 à 20 000 dollars pour le faire, alors qu’elle ne tire pas grand-chose en termes de bénéfice. Voilà pourquoi elle préfère aller du côté des kermesses où les produits sont vendus sans trop des contraintes.»

Loin de penser à la Fikin, à Bandalungwa, certains jeunes et vieux accourent vers l’école technique, où se tient, chaque après-midi, une kermesse dite « Francis Kalombo ». A Kasa-Vubu, c’est la même ambiance… Des clients préfèrent bien ces coins de proximité.

A la FIKIN, des tenanciers des stands de boissons et des restaurants supportent mal l’absence de ces géants de la boisson. Désespérés, certains s’en remettent même à la providence pour tenter de récupérer leurs investissements : « Nous croyons en Dieu pour que cette fois-ci ça marche. Notre prière est que le ciel nous aide à récupérer l’argent investi », souhaite l’une d’entre eux.