L’attaquant brésilien Neymar a finalement réglé les 222 millions d’euros de sa « clause libératoire », prévue dans son contrat, a annoncé, jeudi 3 août, le FC Barcelone, quelques heures après le refus de la Ligue espagnole de valider ce paiement. Une somme avancée par le PSG au joueur, qui a ensuite pu signer son nouveau contrat avec le club parisien. « Cet après-midi, les représentants légaux de Neymar Jr. se sont rendus aux bureaux du club et ont effectué le paiement représentant l’indemnisation de rupture unilatérale et sans raison du contrat unissant les deux parties. »
En effet, un homme s’était présenté dans la matinée au siège de la Ligue espagnole de football, à Madrid, avec un chèque de 222 millions d’euros, avec lequel il était reparti, la Liga ayant refusé le paiement de la clause libératoire permettant la rupture du contrat liant le Brésilien Neymar Jr. au FC Barcelone, un préalable à son engagement avec le Paris-Saint-Germain.
La Ligue française de football (LFP) a alors demandé à son homologue espagnole de ne pas bloquer le transfert de Neymar de Barcelone au PSG et « de s’en tenir au règlement de la FIFA et à ses attributions ». La LFP, qui « souhaite la venue de Neymar dans le championnat de Ligue 1 », a décidé de mettre ses services juridiques à la disposition du PSG « pour que le contrat de Neymar soit homologué dans les meilleurs délais ».
Depuis plusieurs jours, le président de la Ligue espagnole, Javier Tebas, ne manquait pas une occasion de claironner son intention de compliquer le départ de la star brésilienne. « Nous n’acceptons pas cet argent d’un club comme le PSG, qui (…) enfreint les normes et les lois du fair-play financier de l’UEFA, avait-il déclaré au quotidien sportif As. Ce serait une erreur que d’accepter ce paiement. Si le PSG se présente avec l’argent de la clause de Neymar, nous ne l’accepterons pas. »
La Liga veut « paralyser » le PSG
Dans un entretien au journal L’Equipe, jeudi 3 août, le dirigeant explique pourtant ne pas avoir« l’objectif d’empêcher le transfert ». Avant de préciser sa pensée : « Notre but ? Que Paris soit sanctionné par l’UEFA sur le terrain sportif et qu’il arrête d’avoir des revenus fictifs qui peuvent amener l’Union européenne à décider d’importantes sanctions économiques qui paralyseraient son activité. »
Tandis que l’UEFA a d’ores et déjà annoncé qu’elle étudierait les détails du transfert pour s’assurer qu’il a été fait en accord avec le cadre du fair-play financier, la presse espagnole se montrait amère et sans pitié jeudi à l’encontre de l’attaquant brésilien. Neymar« s’en va pour l’argent. Seulement pour l’argent », a déploré Sport, journal consacré au Barça, dont la « une » est barrée d’un « ¡Hastanunca! » en lettres capitales (« Bon débarras ! »).
En tournant le dos au (gros) chèque signé par le PSG, et en refusant d’entériner la rupture du contrat de Neymar avec le club catalan, la Liga joue un coup médiatique, et complique le plan de communication du club parisien, qui entendait faire signer le joueur vendredi et le présenter devant son public samedi, lors de la première journée de championnat, avec la réception d’Amiens au Parc des Princes. Dans les faits, cette opposition risque surtout de retarder l’arrivée de Neymar, Javier Tebas et la Liga n’ayant aucunement les moyens juridiques de faire capoter ce transfert.
Macron et Darmanin se réjouissent de son arrivée
Un nouvel épisode qui ne fait qu’alimenter encore et encore le feuilleton Neymar, lequel a fait ses adieux à ses coéquipiers barcelonais mardi, avant d’aller passer mercredi sa visite médicale à Porto, en toute discrétion, où l’attendaient Maxwell, coordinateur sportif du PSG, et le médecin du club parisien. Il est attendu jeudi à Paris.
Une arrivée que même le président de la République a saluée. « C’est l’attractivité. Oui, c’est une bonne nouvelle », a dit Emmanuel Macron, en visite à la base de loisirs des Boucles de la Seine, à Moisson (Yvelines), en compagnie de… Nasser Al-Khelaïfi, le président du PSG. Auparavant, le ministre des comptes publics, Gérald Darmanin, s’était réjoui sur France Inter à la perspective des « impôts » que Neymar« [allait] pouvoir payer en France », sans donner de montant sur les revenus fiscaux attendus par l’Etat.
Côté sportif, Jean-Michel Aulas, patron de l’Olympique lyonnais, membre du comité exécutif de la Fédération française de football, a félicité sur Twitter son homologue parisien « pour la réalisation de cette opération unique dans le monde », tout en se disant « très impatient de connaître le coût réel de l’opération ». « Même si l’arrivée de Neymar suscite des questions sur le coût réel, on félicite tous le PSG de Nasser. Une immense opération de notoriété pour la L1. »
*Le titre est de la Rédaction