Le continent a désormais un outil financier devant promouvoir son développement économique à travers des financements des projets.
Malabo, capitale de la Guinée Equatoriale a abrité, fin juin, la rencontre des chefs d’Etat et de gouvernement africains. Le 23ème Sommet de l’Union africaine (UA) a adopté, à cette occasion, les statuts du Fonds monétaire africain (FMA), une institution financière panafricaine dotée d’un capital initial de 22,64 milliards de dollars. La mission du Fonds est de promouvoir le développement économique du continent. Il a pour vocation de contribuer à la stabilité économique et à la gestion des crises financières en Afrique, en favorisant la croissance macroéconomique et le développement du commerce intra-régional. Sa mise en place avait été prévue par l’acte constitutif de l’UA, adopté en 2000 à Syrte, en Libye.
Le processus de mise en place du FMA avait été retardé par l’attachement des cinq plus gros contributeurs de l’UA (Libye, Egypte, Algérie, Nigeria et Afrique du Sud) à un droit de veto sur la gestion du capital et le fonctionnement de l’institution. Un consensus a finalement été trouvé lors du sommet de Malabo pour qu’un poste d’administrateur permanent soit attribué à chaque pays participant à plus de 3,5 % au capital du FMA. L’octroi d’un droit de veto aux gros contributeurs a été cependant rejeté. Le capital du fonds sera mobilisé auprès des Etats africains en fonction de plusieurs critères, dont notamment la taille de leurs économies et leurs réserves en devises. L’Afrique du Sud devrait être le plus gros contributeur avec 8,05 % des parts. Ce qui représente une contribution de près de 1 milliard de dollars. Elle sera suivie du Nigeria (7,94 %, ou 899 millions de dollars), de l’Egypte (6,12 %, soit 693 millions de dollars) et de l’Algérie (4,59 %, soit 520 millions de dollars). De par leur position économique au sein du continent, ces pays contribuent pour 70 % dans le budget opérationnel de l’Union.
La mise en place du Fonds a toujours achoppé sur plusieurs questions, notamment sur le capital social, le capital libéré et les quotes-parts. La répartition des montants en parts d’action, en fonction de différents paramètres tels que le PIB, la population ou encore le niveau des réserves de chaque État, constituait la principale pomme de discorde.
De multiples avantages
Vielle de quarante-sept ans, l’idée du FMA a vu le jour au lendemain des indépendances. Sa mise en place opérationnelle permettrait, entre autres, d’apporter une stabilité macroéconomique pour le continent avec plusieurs monnaies inconvertibles (une cinquantaine) en vue de contribuer au bon fonctionnement de l’économie africaine. Son existence lui donnerait la possibilité d’assurer une assistance financière temporaire aux États parties faisant face à des contraintes budgétaires à court terme, sans avoir recours à des bailleurs de fonds ou autres partenaires extérieurs.
Le 23ème sommet a été placé sous le thème de « l’agriculture et de la sécurité alimentaire ». il s’agissait de trouver les bonnes formules pour transformer l’agriculture de l’Afrique pour la prospérité commune et l’amélioration des conditions de vie par l’exploitation des opportunités pour la croissance inclusive et le développement durable.