Sous le thème « responsabilité sociale des entreprises : la théorie à la pratique », une conférence débat à été organisée vendredi à Kinshasa par l’ambassade du Canada en RDC, en présence des délégués de différents services de l’Etat, des responsables d’entreprises tant publiques que privées ainsi que des représentants de la société civile. Les participants ont échangé sur la problématique des ressources naturelles du pays et de la contribution des sociétés extractives à l’amélioration des conditions de vie des populations.
A cette occasion, Alain de la Tulipe, le chargé d’affaire a.i. de l’ambassade du Canada en RDC a expliqué les tâches qui reviennen d’une part, à l’Etat, et d’autre part, aux entreprises. Il a aussi souligné l’importance pour les deux parties, d’intérioriser la notion de la responsabilité sociale des entreprises, tout en rappelant que la RDC est un pays pleinement riche en ressources naturelles et que ses populations doivent tirer des bénéfices des investissements y afférents pour améliorer la qualité de leur vie. Pour lui, cette responsabilité impose aux entreprises de se conformer aux différentes lois régissant des secteurs concernés.
Pour Dieudonné Manza, Chef du département juridique et des contentieux du Cadastre minier (CAMI), la responsabilité sociale des entreprises connait des difficultés sur sa mise en application.
De son côté, le sénateur Fungu Musendu, président de la commission « ressources naturelles » du Sénat a fustigé diverses difficultés et failles du Code minier en matière de responsabilité sociale des entreprises, en relevant que c’est un domaine où repose la faiblesse des rapports entre l’Etat congolais et les industries. Le président de la commission en charge des ressources naturelles de la Chambre haute du parlement a fait savoir en outre que ce Code ne contraint pas suffisamment les opérateurs miniers à remplir leurs devoirs vis-à-vis de la société. Fungu Musendu a estimé que la meilleure façon pour ces entreprises de développer l’environnement en RDC est de créer des possibilités d’emplois dans le secteur durable notamment celui de la sous-traitance ainsi que dans l’implantation des manufactures sur place afin d’arriver à des effets industrialisant durable qui pourront avoir un impact certain à long terme en faveur des populations.
Au cours de cette conférence débat, le directeur de l’ONG «South african ressources Watch »(SARW), Georges Bokundu, a appelé les industries extractives à suivre le plan de développement local, à respecter les droits de l’homme et de travail, de s’atteler à la protection de l’environnement et celle de la santé, ainsi qu’à la lutte contre les antivaleurs dont la corruption, et à participer à l’éradication de la pauvreté dans le pays.