Défenseurs des droits de l’Homme de Lubumbashi en fuite à l’étranger

KINSHASA, (AFP) – Trois défenseurs des droits de l’Homme de Lubumbashi, dans le sud-est de la République Démocratique du Congo, ont fui à l’étranger pour échapper aux menaces de mort qu’ils recevaient depuis leur rapport sur l’arrivée fin mars de miliciens, a-t-on appris vendredi auprès de l’un des militants.

“Je suis contraint de fuir (…) face aux menaces de mort téléphoniques par des personnes inconnues, suite à notre rapport sur l’attaque armée de (miliciens) kata katanga”, a déclaré à l’AFP l’avocat Freddy Kitoko, du Centre pour la Justice et la Réconciliation (CJR), joint par téléphone sur son lieu d’exil.

“Des sources proches du pouvoir à Kinshasa nous ont vivement conseillé, nous tous auteurs du rapport, de fuir car le pouvoir, en colère, cherche à mettre fin à notre vie”, a-t-il ajouté.

Freddy Kitoko, Jean-Pierre Muteba, du Cadre de concertation de la société civile du Katanga (province minière dont Lubumbashi est la capitale) et Timothée Mbuya, de l’Association africaine de défense des droits de l’Homme (Asadho) ont dû s’enfuir.

Leur rapport mettait en cause le président de l’Assemblée provinciale du Katanga, Gabriel Kyungu wa Kumwanza, le gouverneur de la Banque centrale du Congo, Jean-Claude Masangu, et le général John Numbi, le chef de la police suspendu depuis l’assassinat en 2010 du militant des droits de l’Homme Floribert Chebeya.

Plus tôt cette semaine, quatre associations des droits de l’Homme du Katanga, dont le CJR, avaient dénoncé les “menaces sérieuses” ciblant Jean-Pierre Muteba suite à ce rapport.

Le 23 mars, un groupe armé venu du nord du Katanga et appelé “kata katanga” (ceux qui veulent la scission du Katanga) a défilé à Lubumbashi et des combats les ont opposés à l’armée. Le dernier bilan officiel fait état “de 23 mort et de plusieurs blessés”.

Le surlendemain, 230 suspects ont été transférés par avion vers Kinshasa où ils ont été remis à la justice. Les autorités ont par ailleurs suspendu le commandant de la région militaire, le commissaire provincial de la police nationale et les responsables des services de renseignements et de migration de la province.

Le Katanga est régulièrement secoué par des velléités sécessionnistes depuis juillet 1960, où un de ses dirigeants politiques, Moïse Tshombé, avait proclamé son indépendance, quelques semaines après l’accession du Congo, une colonie belge, à l’indépendance le 30 juin 1960.

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