Des doutes planent encore sur le crash du Boeing d’Ethiopian Airlines

Dimanche 10 mars, le vol 302, un avion Boeing 737 MAX d’Ethiopian Airlines s’est écrasé, tuant les 157 personnes à son bord. Ce jour fatidique, le vol 302 était piloté par le plus jeune capitaine de la compagnie aérienne, âgé de 29 ans, mais détenant à son actif plus de 8 100 heures de vol. Quant à son copilote, il était âgé de 25 ans et était encore débutant. Les autorités éthiopiennes ont déclaré le jeudi 4 avril 2019 que le commandant de bord et son copilote avaient suivi les procédures possibles pour empêcher que l’avion ne s’écrase fatalement. Toutefois, un rapport préliminaire des circonstances du crash et de nouvelles données recueillies sur les interactions entre les membres de l’équipage et la technologie de l’avion mettent au jour de nouveaux éléments sur l’affaire.

D’une manière générale, on sait que l’avion s’est crashé au bout de six minutes de vol, qu’il a volé à une vitesse élevée et que le logiciel présentait des dysfonctionnements. Des doutes planent sur ce qui s’est passé dans la cabine de pilotage. En analysant les données récoltées sur l’avion, il a été confirmé que les moteurs de l’avion ont fonctionné à pleine puissance depuis le décollage. Concrètement, on parle d’une vitesse de 350 nœuds. 

C’est ensuite que les problèmes ont commencé à apparaître. Après avoir rentré les volets, un capteur aurait commencé à transmettre de mauvaises informations au système MCAS. Ce système, présent à bord des Boeing 737 Max, a pour but d’éviter les décrochages en pilotage manuel. Lorsqu’il détecte une incidence trop dangereuse, il s’active et déplace le plan horizontal de l’empennage pour compenser, baisser le nez de l’avion et lui donner plus de portance. Selon quatre experts interrogés par Reuters, en raison de ces mauvaises données, l’équipage a très vite commencé à rencontrer des difficultés. Comme le capteur était défectueux et que le MCAS recevait des données erronées, l’ordinateur de l’avion a commencé à croire que son nez était trop haut si bien que le logiciel MCAS a incliné l’appareil vers le bas. Six minutes après le décollage, l’appareil s’est incliné à un angle de 40 degrés et a atteint une vitesse de 500 nœuds. Les données indiquent que les pilotes ont bel et bien essayé de faire un ensemble de manœuvres pour redresser l’appareil, mais, au bout de six minutes après le décollage, l’avion a fini par s’écraser dans un champ, tuant sur le champ les 157 personnes présentes à son bord. Pour le ministre éthiopien des Transports, les pilotes ont suivi toutes les procédures de Boeing à la lettre. La compagnie a surenchéri en évoquant le professionnalisme sans faille dont ont fait preuve le commandant de bord et le copilote. L’enquête se poursuit pour établir la vérité.