Des investisseurs égyptiens dans nos murs

Une importante délégation des officiels et chefs d’entreprise égyptiens était attendue à Kinshasa le lundi 27 janvier pour concrétiser les engagements pris au Caire. Il faut maintenant du concret parce que le peuple n’attend que ça, a laissé entendre Augustin Kibassa, soucieux de concrétiser la vision du chef de l’État, celle de faire du numérique un levier d’intégration et de croissance économiques.

IDENTITÉ de vue entre le ministre Augustin Kibassa et son homologue égyptien Ahmed G. El-Makkawy. Au Caire, il y a eu des échanges pour convaincre les investisseurs égyptiens à venir faire affaires en RDC dans le domaine des nouvelles technologies de l’information et de la communication. Et voilà qu’une délégation est annoncée cette semaine à Kinshasa. Le 14 janvier, Augustin Kibassa Maliba, le ministre des Postes, des Télécommunications et des Nouvelles technologies de l’information et de la communication (PT&NTIC), a visité le Smart Village en compagnie d’Ahmed G. El-Makkawy, le ministre égyptien de la Communication, de l’Information et de la Technologie, au Caire. Ahmed G. El-Makkawy a remercié le ministre congolais pour l’intérêt qu’il porte sur la transformation digitale de la République démocratique du Congo en s’inspirant de l’expérience égyptienne. 

En effet, a-t-il laissé entendre, la transformation digitale a beaucoup apporté à la croissance économique et au leadership de l’Égypte. Il a expliqué à son hôte les différents challenges par lesquels l’Égypte a dû passer pour réaliser la transformation digitale. Pour lui, la coopération bilatérale permettra à la RDC de profiter de l’expérience égyptienne afin d’accomplir des projets de digitalisation transversale, notamment dans les secteurs de la santé, l’éducation et de l’industrie.

Dans la capitale égyptienne, Augustin Kibassa a déclaré haut et fort son engagement à accomplir la vision de Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, le président de la République. Celle de faire du numérique le levier d’intégration et de croissance économiques. Il a expliqué que cela ne sera possible que si la RDC se dote d’infrastructures digitales adéquates et que l’expérience égyptienne soit d’une très grande aide dans la transition digitale de la RDC. Pour cela, il a souhaité que la RDC et l’Égypte se mettre ensemble et se tiennent la main dans la main pour arriver à faire décoller la RDC et l’Afrique toute entière. 

L’Égypte a déjà réalisé avec succès des projets de digitalisation : Call Center, Digital Leasing Center, CID, Data Center, Health Care… Ce pays a un projet d’université spécialisée dans les nouvelles technologies, l’intelligence artificielle et le machine leasing. Grâce à la coopération bilatérale naissante, des jeunes congolais pourraient y être formés et dotés de l’expertise égyptienne pour développer la RDC. L’Égypte travaille aussi sur le projet de la Knowledge Village qui sera inauguré fin 2020. Ce projet comprend une cité administrative intelligente, une cité technologique destinée au renforcement des capacités et une université technologique moderne.

Le ministre Kibassa a terminé sa visite du Smart Village en exprimant sa joie et son espérance que celle-ci est « le début d’une longue et durable relation d’amitié professionnelle ». Il espère que chaque pays en tirera son intérêt et contribuer ainsi au développement de l’Afrique en jouant un rôle important dans le monde. Le protocole du séjour de la mission économique de la RDC en Égypte (rencontres, échanges, visites de sites), a été réglé par la société Egyptian African Arab Co. For. Développement (EGAAD) qui est le représentant du consortium des hommes d’affaires égyptiens intéressés par la RDC.

Système éducatif

La transformation digitale du système éducatif a été au cœur des échanges entre le ministre congolais des PT&NTIC et le vice-ministre égyptien à l’Éducation. 

Augustin Kibassa et Ahmed Daher ont échangé sur les différents problèmes qu’a connus le secteur de l’éducation en Égypte avant sa transformation digitale. Il s’agit par exemple de la carence des professeurs qualifiés, des espaces, ou encore le manque de structures dans le contenu éducatif, l’inadéquation des enseignements avec la modernisation et l’évolution technologique.

C’est donc grâce au leadership du président de la République égyptien qu’un système éducatif réformé basé sur la digitalisation dénommé « Éducation 2.0 » a été mis en place. Ce système a commencé par la réforme du style et du contenu éducatif, le renforcement des capacités des professeurs et formateurs ainsi que par l’optimisation de l’utilisation des nouvelles technologies dans le système éducatif.

Après la construction d’un réseau à fibre optique qui relie plus de 2 500 écoles à travers le pays, plusieurs plateformes éducatives ont été développées, notamment le Learning Management System, l’Egyptian Knowledge Bank qui permet aux étudiants et chercheurs d’accéder gratuitement à des encyclopédies de différents pays, l’Assessment System qui est un système de validation des compétences et de développement personnel, un système d’assurance de qualité, ainsi que les Smart Classes.

La RDC est donc intéressée pour implémenter un système éducatif similaire à celui de l’Égypte. Augustin Kibassa a promis d’en discuter avec le ministre de l’Enseignement primaire, secondaire et technique (EPST) pour envisager ensemble comme réaliser ce projet, notamment en faisant déjà des prototypes d’écoles digitalisées. Pour lui, ces expériences bien qu’édifiantes, ne se feront qu’à travers la volonté et la détermination de tous.