Évolution de la situation épidémiologique dans le pays

Le Comité multisectoriel de la riposte a annoncé des nouveaux cas testés positifs dans son bulletin de santé n° 54 du samedi 16 mai. Depuis le début de l’épidémie, déclarée le 10 mars dernier, le cumul des cas confirmés arrêté à la date du 16 mai est de 1 455 cas, dont 1 cas probable. Au total, il y a eu 61 décès, dont 60 confirmés et 270 personnes guéries.

PLA SITUATION en chiffres. Depuis le début de la pan- démie en République démocratique du Congo, les provinces suivantes sont officiellement tou- chées : Kinshasa (1 356 cas), Kongo- Central (72 cas), Haut-Katanga (11 cas), Nord-Kivu (8 cas), Sud-Kivu (4 cas), Ituri (2 cas) et Kwilu (1 cas). À la date arrêtée du 16 mai, le cumul des cas confirmés est de 1 455 (1 454 cas confirmés et 1 cas probable). Au total, il y a eu 61 décès (60 confirmés et 1 probable) et 270 personnes guéries. Selon le Comité multisectoriel de la riposte au Covid-19 (CMRC-19), 472 cas suspects sont en cours d’investi- gation, 85 nouveaux cas ont été confirmés : Kinshasa (67), Kongo-Central (17) et Haut-Katanga (1) ; 41 nouvelles personnes sont sorties de l’hôpital guéries ; aucun nouveau décès parmi les cas confirmés ; 959patients sont en bonne évolution ; et 242 échantillons ont été testés.

Faible taux de décès

Le CMRC-19 rappelle toujours que les données présentées sont suscep- tibles de « changer ultérieurement, après investigations approfondies et après redistribution des cas et décès dans leurs zones de santé respectives ». Dans son rapport synthèse du 15 mai, 10 décès (8 hommes et 2 femmes dont l’âge varie entre 24 et 95 ans) ont été rapportés, ils sont survenus en milieux hospitaliers, notamment dans 4 hôpitaux de Kinshasa (sans les citer), en moins de 24 heures dès leur admission au sein de ces structures sanitaires.

D’après ce rapport, « les décès sont, non seulement majoritairement imputables à la référence tardive des patients dans les formations sanitaires, mais aussi à la comorbi- dité. La plupart des malades, en plus du Covid-19, présentent d’autres pathologies comme l’hypertension, le diabète et la maladie rénale chro- nique. Ils meurent souvent, mal- gré tous les efforts du personnel soignant pour sauver la vie à ces patients. Pour la plupart, ils restent au moins entre 24 à 48 heures à l’hôpital. D’autres décès qui sont diagnostiqués post-mortem, c’est- à-dire, soit la personne est arrivée à la structure sanitaire déjà décédée, soit elle est décédée à l’hôpital avec des signes de Covid-19, c’est après le test que le prestataire sanitairepeut confirmer si la personne est décédée ou non de Covid-19 ».

À propos de décès, Eteni Longondo, le ministre de la Santé, a fait obser- ver lors du Conseil des ministres (en visioconférence) du vendredi 15 mai que « les cas de décès sont en très faible augmentation ». De la mission qu’il a effectuée dans le Kongo-Central avec une équipe du Secrétariat technique de la riposte, le constat est que cette province manque de matériels roulants et de réanimation, de personnels soi- gnants formés et de médicaments. Bref, un peu de tout pour faire face à la pandémie de coronavirus. Pour sa part, Albert Mpeti Biyombo, le vice-ministre à la Santé, a fait savoir lors de ce Conseil des mi- nistres que le Qatar et de la Chine ont accordé un don en matériels et équipements à la RDC. Quant à Irène Esambo Diata, la ministre délégué auprès du ministre des Affaires sociales chargé des per-

sonnes vivant avec handicap et autres personnes vulnérables, et à qui le gouvernement a confié la gestion des Congolais rapatriés de l’étranger, elle a fait part des « dif- ficultés financières » dans l’héber- gement de ces compatriotes placés en quarantaine dans des hôtels à leur retour au pays. À ce sujet, le Conseil des ministres a rappelé les instructions déjà données concer- nant ceux qui peuvent être gardés dans les hôtels et ceux qui ne le seront pas en fonction de leur état de santé.

Jean Jacques Muyembe Tamfumu, responsable du Secrétariat tech- nique de riposte au Covid-19, a, pour sa part, porté à la connais- sance des membres du gouverne- ment qu’après le passage de Félix Antoine Tshilombo Tshisekedi, le président de la République, à l’Ins- titut national des recherches bio- médicales (INRB), cette structure a organisé une séance de travail avec une équipe de scientifiques de la République du Congo pour envi- sager les perspectives du produit expérimenté à Madagascar. Toutes

les réflexions y relatives seront sou- mises aux Comités d’éthiques res- pectifs des deux pays. Il a également fait part des mesures d’isolement qui ont été prises à la prison mili- taire de Ndolo, et pour la prison de Makala, les recherches ont été activées. Quelques prélèvements y ont été déjà effectués.

Concernant les attestations de décès délivrées pour cause du Covid-19, le président de la République a été informé de ce qu’un trafic seraitorganisé consistant à pousser des familles à faire des déclarations de décès de leurs membres pour cause de Covid-19 moyennant rétribu- tion, afin de porter atteinte aux efforts du gouvernement dans la lutte contre le Covid-19. Le chef de l’État a instruit le ministre de la Santé de lui faire rapport.

État d’urgence

L’état d’urgence sanitaire est tou- jours en vigueur car il a été pro- longé de 15 jours à dater du 8 mai. Célestin Tunda ya Kasende, le vice- 1ER Ministre, ministre de la Justice et Garde des sceaux, a présenté au Conseil des ministres un projet de loi (qui a été adopté) portant auto- risation de la prorogation de l’état d’urgence sanitaire proclamé par l’ordonnance présidentielle 20/014 du 24 mars 2020. Tout porte à croire que l’état d’urgence sera encore prolongé de 15 jours à dater du 23 mai.

Sous cet angle, les recommanda- tions du président de la République restent d’application, entre autres : suspension, jusqu’à nouvel ordre, de tous les vols. Seuls les avions et les navires cargos et autres moyens de transport frets seront autorisés à accéder au territoire national et leurs personnels soumis aux contrôles, imposition à tous les passagers, à leur arrivée aux frontières nationales, de remplir une fiche de renseignements et de se soumettre, sans exception, à l’obligation de lavage des mains et du prélèvement de la température ; imposition d’une mise en quaran- taine de 14 jours maximum à toute personne suspectée à l’issue du test de température, pour un examen approfondi et au besoin d’interner, dans les hôpitaux prévus à cet effet, les personnes qui seront testées po- sitives ; dotation de tous les postes d’entrée maritime, fluviale, lacustre et terrestre du territoire national du même dispositif de surveillance pour renforcer le contrôle des pas- sagers en provenance de l’étranger ; soumission systématiquement des personnes en partance de Kinshasa vers les différentes provinces. Pour les rassemblements des personnes : interdiction de tous rassemblements, réunions, célé- brations, de plus de 20 personnes sur les lieux publics en dehors du domicile familial ; fermeture des écoles, des universités, des instituts supérieurs officiels et privés sur l’ensemble du territoire national à partir du 19 mars 2020 pour une durée de 4 semaines ; suspension de tous les cultes pour une période de 4 semaines à compter à partir du 19 mars 2020 ; suspension des activités sportives dans les stades et autres lieux de regroupement sportif jusqu’à nouvel ordre ; interdiction, jusqu’à nouvel ordre, de l’ouverture des discothèques, bars, cafés, ter- rasses et restaurants ; interdiction de l’organisation des deuils dans les salles et les domiciles. Les dépouilles mortelles seront conduites direc- tement de la morgue jusqu’au lieu d’inhumation et en nombre res- treint d’accompagnateurs…