La fin de l’opacité ?

Les parlementaires d’Afrique francophone ont pris date avec l’histoire en se réunissant à Kinshasa. Objectif : assurer plus de transparence dans les mines pour vaincre la pauvreté.

 

Près de 60 parlementaires francophones d’Afrique occidentale et centrale se sont retrouvés à Kinshasa pour approfondir leurs connaissances sur le secteur minier et voir comment ils peuvent mieux agir afin de garantir la transparence et la rédevabilité dans le secteur extractif. Cela en fonction de leur triple rôle : législation, contrôle et représentation. Venus de quatorze pays (Burundi, Cameroun, Côte d’Ivoire, Gabon, Guinée, Guinée Équatoriale, Madagascar, Mali, Maroc, Mauritanie, Niger, Sénégal, Tchad et Togo), ils ont constaté que  deux tiers de la population la plus pauvre de la planète vivent dans des pays riches en ressources naturelles. L’exploitation de ces ressources non renouvelables, comme le pétrole, le gaz et les minéraux, offre des possibilités considérables pour réduire la pauvreté. L’autre constat c’est que près d’un quart du produit intérieur brut (PIB) en Afrique provient des ressources extractives. Cette situation fait de ce secteur le ratio le plus élevé parmi toutes les régions du monde.  Entre 2000 et 2008 seulement, la valeur créée à partir des ressources naturelles en Afrique est passée de 39,2 milliards  de dollars à 240 milliards de dollars.

Développement durable

Toutefois, l’expérience montre que cette augmentation ne peut se traduire par un impact sur le développement durable que lorsque des politiques efficaces et des systèmes de gouvernance sont mis en place.

Concrètement, la rencontre de Kinshasa visait donner aux parlementaires les outils nécessaires pour réaliser efficacement leurs fonctions. Public particulièrement visé les membres des commissions budgétaires et minières.

Plusieurs questions ont été abordées notamment celles liées au développement durable, au cadre légal du secteur des mines et aux acteurs du secteur des industries extractives. Les participants ont également fait le tour d’horizon des expériences mondiales sur la gestion des recettes pétrolières, gazières et minières. Ils se sont aussi penchés sur les questions relatives aux contrats miniers ainsi qu’à celle du taux de croissance élevé liées aux exportations des ressources naturelles mais sans impact significatif sur le bien-être des populations.

Les parlementaires francophones ont adopté une stratégie commune pour la conférence annuelle de l’ITIE (Initiative pour la transparence dans les industries extractives) qui aura lieu les 24 et 25 février 2016 à Lima, au Pérou.

Organisé par le PNUD, le forum a bénéficié de l’appui de l’Assemblée parlementaire de la Francophonie (APF), de la France, de la coopération allemande, du Natural Ressource Governance Institute (NRGI) et de la Conférence internationale sur la région de Grands lacs (CIRGL).