La RD Congo : géant minier mais nain pétrolier

Selon le rapport annuel établi en 2012 par la Banque centrale du Congo, le secteur des industries extractives a été le principal moteur de la croissance économique en RDC. Au terme de ce rapport, la valeur ajoutée de la branche a progressé de 13,0 % la contribution sectorielle au PIB qui s’est située à 30,5 % la même année.

On apprend que la production totale de cuivre en 2012 a progressé de 24,1 % par rapport à son niveau de 2011. Elle s’est chiffrée à 609.301 tonnes, soit la plus forte production depuis l’accession du pays à l’indépendance. Les statistiques sur la production aurifère renseignent également une augmentation de la production avec 2.546,0 kilogrammes contre 286,0 kilogrammes en 2011, soit un accroissement de 789,1 %.  La production du diamant s’est accrue de 8,3 % à la suite d’une production de 20.140,0 milliers de carats.

La production du cobalt et du zinc démontrent, si besoin est, que le secteur minier est resté dominant dans la formation de la richesse nationale et que sa production pétrolière reste encore marginale.  En effet, l’activité de production du pétrole s’est située à 8.545,5 milliers de barils. Elle était de 8.557,9 milliers en 2011.

La République démocratique du Congo recèle, pourtant dans son sous-sol, des potentialités énergétiques importantes et diversifiées dont notamment le pétrole et le gaz que regorgent ses trois Bassins sédimentaires dont la superficie totale couvre à peu près la moitié du territoire national. Il s’agit du Bassin côtier à l’Ouest, de la Cuvette centrale au centre et de la Branche occidentale du Rift Est africain, le Graben Tanganyika et Albertine à l’Est.

Le Bassin Côtier

Sa superficie est de 5.992 Km2 dont 1.012 Km2 en Off-shore et 4.980 Km2 en On-shore avec une côte large de 42 Km. Il est le seul bassin actuellement en production. Sa production journalière tourne depuis plus de vingt ans autour de 30.000 barils dont 30% en On-shore et 70% en Off-shore. Les réserves des concessions en exploitation sont définies de la manière suivante. En On-shore, les réserves prouvées à développer sont de l’ordre de 1.140.400.000 barils tandis que les réserves restantes productibles sont de 20.000.000 de barils.

En Off-shore, les réserves prouvées sont de 35.197.789 barils, les réserves probables de 21.981.195 barils et les réserves possibles de 36.193.539 barils.

Dans ce même bassin, le gaz associé au pétrole est de 20 milliards de m3 en Off-shore et de 480,5 à 657 BSCF (Billion Standard Cubic Feet) en On-shore. Les rendus du Bassin côtier s’étendent sur une superficie d’environ 4.554 Km dont  4.080 Km attribués au groupe polonais KING and KING et 474 Km2 constituent une zone exclusive de recherche pour les sables asphaltiques.

La Cuvette Centrale

C’est un Bassin sédimentaire très large qui s’étend sur une superficie d’environ 800.000 Km2 dont la plus grande partie est couverte par une forêt dense, la forêt équatoriale.

A ce jour, quatre forages ont été exécutés à savoir Mbandaka, Samba, Gilson, Dekese.

Ces nombreuses investigations ont permis de mettre en évidence un paquet sédimentaire d’une épaisseur de 10.000 m et ont également conduit à y déceler l’existence d’un réseau de sous-bassins (sillons et fossés tectoniques anciens).

Des travaux complémentaires sont projetés. Il s’agit essentiellement de la cartographie d’indices d’huile de surface pouvant constituer la preuve matérielle de l’existence de l’huile dans ce grand bassin et servir de guide pour les grands travaux d’exploration.

 La Branche Occidentale du fossé de l’Est Africain : Grabens Tanganyika et Albertine

Les bassins sédimentaires de la banche occidentale du Rift Est africain sont situés dans la région orientale de la RD Congo.

Les bassins des Lacs Edouard et Albert ainsi que les plaines adjacentes se localisent dans la partie septentrionale de la branche ouest du Rift Est africain. Tandis que le bassin du lac Tanganyika se situe au Sud de ladite branche. L’ensemble de ces bassins couvre une superficie totale de 50.200 Km2 et a été couvert par diverses investigations géologiques et géophysiques qui ont permis le découpage en quatre blocs d’exploration.

Toutefois, un forage a été exécuté par la compagnie américaine AMOCO du côté burundais du Graben Tanganyika tandis que 4 forages viennent d’être exécutés du côté ougandais avec la découverte des hydrocarbures avec présence de C02.

L’intérêt pétrolier de la branche occidentale du Rift Est africain est évident, car on trouve dans les bassins tant du Graben Tanganyika que celui d’Albertine des roches-mères avec des taux de TOC supérieur à 4%, des roches-réservoirs, des roches-couvertures ainsi que des suintements d’huile (Cap Kalamba), des structures pouvant permettre le piégeage des hydrocarbures ainsi que le gradien géothermique favorable à la cuisson de la matière organique devant produire des huiles.

Malgré toutes ces potentialités, le pays reste à la traine dans le secteur et se contente d’une position ridicule en Afrique.