La RD Congo minée par l’exploitation frauduleuse des espèces fauniques protégées

La Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES) dénonce le trafic illicite des animaux entre la RD Congo et les pays étrangers. Cette pratique est courante à partir de certains postes frontaliers. Souvent, c’est sans l’obtention d’un permis d’exploitation délivré par la CITES, unique organisation habilitée à produire ce document officiel.

A en croire M. Léonard Mwamba Kanda, Directeur Chef de service de CITES/RDC, qui s’est confié à la presse, ce trafic illicite a lieu à l’Est comme à l’Ouest du pays notamment au Bandundu, à l’Equateur et au Bas-Congo.

Mode opératoire du trafic

Au Bas-Congo, par exemple, selon la même source, le point du départ est le poste frontalier de Kimpanga en face de la province angolaise d’Udja où il existe un marché de vente des perroquets gris et autres espèces fauniques. Il y a également le poste de Yema (entre Moanda et Kabinda) d’où partent frauduleusement les animaux protégés.

Au Bandundu, l’itinéraire des perroquets verts en provenance du district de Mai-Ndombe suit la rivière Lukala alors qu’à l’Equateur, des avions font de nombreuses rotations vers les aéroports de Gemena et Gbadolite pour approvisionner en vivres les déplacés qui fournissent des espèces totalement protégées comme les chimpanzés qui prennent la route de l’Asie du Sud. Le district de l’Ubangi est aussi impliqué, d’où partent les trafiquants pour les pays d’Afrique de l’Ouest.

Un manque à gagner important pour le pays

Pour évaluer l’ampleur des dégâts, le directeur Chef de service Moanda a révélé que « sur 5.000 perroquets constituant le quota annuel de la RD Congo pour 2013, 2.500 perroquets ont été attribués à trois exploitants. Les autres trafiquants préfèrent le trafic illicite ». A ce sujet, il a évoqué le cas des certificats d’origine non reconnue délivrés par certains services de l’Etat non habiletés à l’instar du service de quarantaine du ministère de l’Agriculture. A côté de cela, l’on note que de grands aéroports et ports du pays autorisent le passage de ces espèces pourtant protégées et interdites de trafic.