La SCTP fait le grand ménage à son port et son chantier naval

Dans l’optique de la relance de son chantier naval de N’dolo ainsi que de ses activités portuaires, la SCTP, ex-ONATRA, fait évacuer tous les bateaux échoués dans sa concession fluviale.

L’opération va nécessiter plus de 100 000 dollars, et la Société congolaise des transports et des ports (SCTP) va recourir au service de deux entreprises congolaises spécialisées dans le dépècement des navires. Daniel Mukoko Samba, le directeur général de la SCTP, a, en effet, attribué l’exécution des travaux de renflouage et de découpage des unités fluviales coulées dans la rade du port de Kinshasa à l’entreprise Zonef 2000 pour quelque 85 169 dollars. 

Si la date du début des travaux n’est pas encore connu, Mukoko Samba précise cependant que la durée maximale de ces travaux sera de 264 jours, contre 45 jours pour l’entreprise Lion Equipment & Brandy Sarl qui va, elle, renflouer et découper toutes les embarcations échouées au niveau du chantier naval de N’dolo pour une somme de 17.600 dollars. Cette dernière entreprise relève de la Mission chinoise de coopération technique. Dans l’ensemble, l’assainissement du chantier naval et du port public de Kinshasa va coûter à la SCTP, une bagatelle somme de  102.269 dollars. 

« Des chantiers de coin de rue »

La SCTP compte, en effet, trois chantiers navals, Ndolo à Kinshasa, Boma au Kongo central et Boyera à l’Équateur. Mais celui de Kinshasa demeure le mieux outillé et compte avec celui de la Régie des voies fluviales (RVF) et celui de Chanimétal  les plus grands chantiers navals de l’Afrique centrale, selon Gabriel Mukunda, expert maritime congolais et consultant chez le Ghanéen Tema. 

Il y a aussi, poursuit-il, du côté de la République centrafricaine, RCA, le chantier naval de la société SOCATRAF (Société centrafricaine des transports Fluviaux) qui est très active dans le trafic Bangui-Kinshasa-Brazzaville-Bangui.

Les trois chantiers navals congolais précités assurent essentiellement des travaux de carénage des bateaux de la navigation intérieure. Force est de constater, note l’expert congolais, que pour tous ces chantiers, l’équipement et l’outillage sont très vétustes. 

Les consommables et les pièces de rechange coûtent excessivement chers à ces chantiers, handicapant ainsi leur bon fonctionnement. Le rendement est donc très faible. « En dehors de l’ONATRA/SCTP, il y a aussi des privés qui assurent le transport fluvial dans nos voies navigables. Malheureusement, ces privés utilisent pour la plupart des bateaux de fortune construits dans des chantiers de « coin de rue » en dehors des normes de sécurité. 

Il y en a même qui construisent des menues embarcations de fortune en bois doté d’un moteur, communément appelées  baleinières, qu’ils exploitent », déplore Gabriel Mukunda. Et de poursuivre : « Cette exploitation à la jungle des unités sur nos voies navigables mérite une attention plus soutenue des pouvoirs publics afin de garantir l’ordre et la sécurité des biens et des personnes ». Il sied de rappeler qu’en avril 1991,  l’alors ONATRA deviendra un groupe avec ses 3 composants à savoir, Onatra-Holding, Office de transport & de port (OTP) et  Office de Chantier Naval (OCN). À l’occasion, le chantier naval de N’dolo avait réhabilité quelques unités fluviales dont le Kamoto. 

Boat-people 

Aussi, il va sans dire que tous les foyers établis dans des bateaux coulés et à l’abandon dans le fleuve dans la zone relevant de l’ex-ONATRA seront déguerpis. Il nous revient que d’autres ports privés sont aussi tentés de faire dégager leurs concessions de boat-peoples qui, selon certaines estimations, constitueraient des centaines des familles. Eux-mêmes aiment à s’appeler « Monde à part » et servent de main-d’œuvre dans de petits ports privés qui s’enchevêtrent entre N’dolo et Kingabwa. 

Le port de Kinshasa a toujours été considéré comme l’arrière-port de Matadi. En effet, le Port de Matadi a une capacité maximale évaluée à 2 500 000 tonnes. Dès que le trafic transitant par ce port dépassera ce cap, le surplus devra être réacheminé automatiquement sur le Port de Kinshasa. Le Beach a une longueur linéaire des quais de 1 560 m dont 240 m de ducs d’albe servant de garage à bateaux, 68 bollards ou de bites d’amarrage, 608 défenses en bois,  25 défenses pneus attachés, 16,1 m de profondeur terrestre et un tirant d’eau maximal de 5.90 m et minimal de 1.20 m. 

Le port public dispose des entrepôts d’une superficie de  62 788 mètres carrés et des parcs et cours de 108 000 mètres carrés dont terminal à conteneurs + parc à grumes : 25 032 mètres carrés. Le port public de Kinshasa dispose aussi d’un portique à conteneurs de 45 t, d’une grue de quai de 35 t, 15 grues de quai de moins de 10 t, 3autogrues,  3 grumiers, 5tracteurs, 15 élévateurs, 17 mâts d’éclairage avec 345 projecteurs.  Le port est notamment relié par la voie ferrée Matadi-Kinshasa ainsi qu’un réseau de 14 732,37 m qui n’est plus qu’en partie opérationnelle. Le port de Kinshasa est, en pratique, un port-service,  c’est-à-dire un port où l’autorité portuaire s’occupe également des opérations de manutention portuaire.