Le cap de 10 000 containers traités dépassé au port public de Kinshasa

Les effets de la modernisation de l’embarcadère de Kinshasa se font déjà sentir. La SCTP indique que la quantité de containers traités pendant le premier semestre de 2018 a quasiment doublée comparée aux données de l’exercice 2017.

SELON la Banque centrale du Congo (BCC), qui se fonde sur les statistiques fournies par la Société commerciale des transports et des ports (SCTP), 756 containers étaient traités en août 2017 au port public de Kinshasa, en ce compris le beach Ngobila, contre 1 339 au mois de décembre de la même année, pour un total annuel de 6 417 containers dont 487 vides. En août 2018, la quantité serait passée à 1 000 containers. Et de janvier à juin 2018, le port public a enregistré 11 727 containers, dont 2 129 vides. C’est plus de 5 000 containers de plus que pour l’exercice 2017. 

Jumelage avec Bruxelles

Quant aux ports maritimes de Matadi et Boma, la SCTP n’a pas donné des chiffres concernant les containers, mais seulement sur le tonnage des marchandises traités, soit 136 368 t en août 2017, quand le gouvernement avait levé l’option de revoir à la hausse le taux de la taxe sur le trafic maritime en faveur des Lignes maritimes congolaise (LMC), 98 635 t en septembre, 153 371 t en octobre, 127 498 t en novembre, et 128 968 en décembre. Au total, 1 435 241 t. En janvier 2018, Matadi a manutentionné quelque 90 693 t de marchandises, contre 131 151 t en février, 110 922 t en mars, 97 799 t en avril, 124 197 t en mai, et 125 170 t en juin 2018. Tandis que le port maritime de Boma où accostent des navires transportant des véhicules, 17 455 t ont été traités en août 2017, 2 968 t en septembre, 4 632 t en octobre, 9 609 t en novembre, 8 666 t en décembre, soit un total annuel de 119 884 t en 2007. Et pour l’exercice 2018, le port de Boma a manutentionné 1 580 t au mois de janvier, contre 6 242 t en février, 3 411 t en mars, 5 523 t en avril, 6 939 t en mai, et 8 253 en juin. 

Il sied de rappeler que les travaux de modernisation du beach Ngobila ont été lancés en septembre 2014, grâce à un financement de 2 millions de dollars de la Banque mondiale. Exécutés par l’entreprise SCICO-SPRL, ces travaux consistaient en la réfection du bâtiment principal, la construction d’un nouveau bâtiment des deux étages ainsi qu’en l’aménagement d’une salle d’attente, des zones de passage et de contrôle des documents.

Les travaux connexes concernaient notamment l’électricité, la climatisation et les équipements de sécurité, tels que les détecteurs des métaux et des équipements de contrôle des bagages par rayon x. La modernisation de Ngobila devrait notamment faciliter les transactions commerciales entre la RDC (Kinshasa) et la République du Congo (Brazzaville). Quelques années plus tôt, en 2004, grâce à un jumelage entre le port de Bruxelles et celui de Kinshasa, ce dernier avait été désencombré des navires échoués depuis des lustres, et connut, après plusieurs années, le dragage au droit des quais, etc.

Terminal à conteneurs 

La capacité totale du beach est évaluée à 1 500 000 tonnes. Le port de Kinshasa a toujours été considéré comme l’arrière-port de Matadi. En effet, Matadi a une capacité maximale évaluée à 2 500 000 tonnes. Dès que le trafic transitant par ce port dépassera ce cap, le surplus devra être réacheminé automatiquement sur le port de Kinshasa. Le beach a une longueur linéaire des quais de 1 560 m dont 240 m de ducs d’albe servant de garage à bateaux, 68 bollards ou de bites d’amarrage, 608 défenses en bois, 25 défenses pneus attachés, 161 m de profondeur terrestre et un tirant d’eau maximal de 5,90 m et minimal de 1,20 m. 

Le beach Ngobila dispose des entrepôts d’une superficie de 62 788 m² et des parcs et cours de 108 000 m² dont terminal à conteneurs et parc à grumes : 25 032 m². Le port public de Kinshasa dispose aussi d’un portique à conteneurs de 45 t, d’une grue de quai de 35 t, 15 grues de quai de moins de 10 t, 3 autogrues, 3 grumiers, 5 tracteurs, 15 élévateurs, 17 mâts d’éclairage avec 345 projecteurs. Le port est notamment relié à la voie ferrée Matadi-Kinshasa ainsi qu’à un réseau de 14 732,37 m qui n’est plus qu’en partie opérationnel. 

Le port de Kinshasa est, en pratique, un port-service, c’est-à-dire un port où l’autorité portuaire s’occupe également des opérations de manutention. Ainsi, au beach Ngobila, la police portuaire, les infrastructures et les superstructures sont fournies par la SCTP autant que tous les services de déchargement et chargement des barges, des véhicules routiers ou ferroviaires, transfert sur parc, mise à disposition des aires d’entreposage. Bref, tous les services opérationnels d’un port sont rendus par la SCTP.