Les impressions des membres de BYB, de retour d’une mission de prospection agricole au Brésil

HEUREUX, ils le sont vraiment, les six membres (Serge Mbay, William N’dambo, Christian Kalombo, Fumiembo Gakodi, Hyacinthe Kambamb et Patrick Pakonss K.) de la coopérative agricole Bilanga Ya Betu (BYB) qui ont effectué une mission de prospection au Brésil. À les entendre commenter ce voyage d’affaires, la mission aura été fort enrichissante en expériences. D’après le récit que nous a fait Dr Serge Mbay, le promoteur de cette coopérative, le programme du séjour était réglé comme les aiguilles d’une montre.

Mardi 23 avril. Après l’accueil à Goiania, la capitale de l’État de Goiás, et un briefing au siège du Senar Goiás par les responsables de cette institution hôte, la délégation congolaise est descendue sur le terrain. La visite a commencé dans la municipalité de Vista Bela, notamment dans une ferme spécialisée dans la production laitière. 

Cette unité de production est tenue par un couple des fermiers septuagénaires. Ici, les membres de BYB ont découvert comment se fait l’élevage bovin, l’entretien des pâturages, mais aussi le mode opératoire de la petite unité de conservation laitière. Mercredi 24 avril. La délégation s’est rendue, d’abord, dans la municipalité de Silvânia où elle a visité un projet de pisciculture. Celui-ci met en valeur le poisson chat nommé « pintada » et le tilapia. Dr Mbay explique : « C’est une expérience illustrative du rôle secondaire joué par la pisciculture dans l’approche agribusiness de certaines fazendas brésiliennes. » Puis, la délégation est allée dans la municipalité de Campo Limpo. Elle a été accueillie à la ferme de production diversifiée des légumes, de la patate douce et des fruits (fruit de la passion, goyave, mandarine, etc.). 

Jeudi 25 avril. Le programme prévoyait, dans l’avant-midi, une visite dans la municipalité d’Itaberai, précisément dans des immenses exploitations de maïs, de tomate (destinée à la transformation industrielle) et de haricot. Dans l’après-midi, la délégation a été conduite dans la municipalité d’Itapirapua pour visiter un élevage bovin, cette fois, destiné essentiellement à l’abattage ou la production de la viande. 

Et vendredi 26 avril. Après avoir passé la nuit à Itapira, les six membres de BYB ont poursuivi leur tournée, dans la matinée, par la visite d’un site d’apiculture à Matrincha, point de chute de la mission de prospection. De retour à Goiania, la délégation a eu droit à un moment de détente, à la brésilienne, à Goiás Velho, l’ancienne capitale de l’État de Goiás.

« Chaque visite de terrain a nécessairement été soutenue par un exposé très détaillé des superviseurs techniques du Senar Goiás réalisant un travail d’accompagnement auprès de nombreux fermiers », précise Dr Serge Mbay. Et de poursuivre : « Il sied de souligner ici le caractère très enrichissant des échanges, sans oublier l’hospitalité et la convivialité des fermiers brésiliens à l’égard de ces entrepreneurs, donc nous, venus de l’autre côté de l’Atlantique. »

Intensifier la collaboration

Convaincu que les similitudes climatiques et environnementales très frappantes entre la République démocratique du Congo et le Brésil justifient « l’intérêt de ces deux pays à intensifier leur collaboration en matière agricole ». En tout cas, dit-il, cette première mission au Brésil, à la fois « édifiante et inspirante », a par ailleurs contribué à sceller le partenariat BYB-Senar Goiás. Selon ce qu’ils ont dit du voyage, Serge Mbay, lui, reste marqué par l’accueil chaleureux de leurs hôtes, par leur détermination à maîtriser les différents gestes posés sur terrain, à rationaliser leur travail de sorte à réduire au maximum la part du hasard. Il dit avoir été aussi marqué par leur volonté réelle d’abandonner l’agriculture ostentatoire au profit de l’agribusiness. « C’est une fois de plus très évident que le développement agricole et la recherche scientifique rimeront toujours ensemble », souligne-t-il.

« J’ai été fasciné par le savoir et le savoir-faire des Brésiliens. Loin d’être touristique, ce voyage a une opportunité d’apprentissage intense en matière de développement agricole : pisciculture, apiculture, élevage, cultures maraîchères, cultures vivrières et pérennes, etc. », commente, pour sa part, William N’dambo. Qui remercie le Senar Goiás pour son hospitalité et pour sa disposition à l’endroit des formateurs qualifiés.

Quant à Christian Kalombo, il déclare que la connaissance est la base de toute chose. « Ce voyage a été très édifiant, riche en informations que nous n’aurions pu obtenir sans avoir visité les champs, ni discuté avec des professionnels. Nous remercions le SENAR-Goiás et tout son personnel très dévoué », dit-il.

Pour sa part, Fumiembo Gakodi commente : « Le Brésil nous a épatés avec son secteur agroalimentaire, les visites de terrain ont été plus qu’éloquentes. Alors que BYB s’est engagée dans un tournant décisif devant lui permettre de réaliser une croissance spectaculaire, le Senar Goiás se positionne comme un partenaire idéal en termes de transfert technologique. Un grand merci à l’ambassade du Brésil pour la facilitation de ce voyage. » 

Hyacinthe Kambamb estime que c’est capital de partager les expériences afin de mener à bien les projets. « Le Senar Goiás et ses partenaires fermiers ont été chaleureux et très ouverts à notre égard, qu’ils trouvent ici l’expression de notre profonde gratitude. Nos sincères remerciements et félicitations aux responsables de BYB pour avoir réussi l’organisation d’un si merveilleux voyage », déclare-t-il.

Enfin, Patrick Pakonss K., lui, a hâte de mettre en pratique les précieuses leçons apprises et les riches pratiques observées dans l’État de Goiás. « Je suis très persuadé que BYB est sur les pas du Senar Goiás, s’agissant de l’accompagnement technique à apporter aux fermiers et petits producteurs locaux. Longue vie à BYB! », souligne-t-il. Pour rappel, Bilanga Ya Betu est une coopérative agricole urbano-rurale, créée en 2017, par un réseau de divers professionnels congolais, engagés dans la promotion de la production, de la transformation et de la consommation agricoles (agroalimentaire et agropastorale) locales. Quant au Service national d’apprentissage rural (SENAR) Goiás, créé en 1993, c’est un organe paraétatique de formation professionnelle, de promotion sociale, d’assistance technique et en gestion.