Lydie Omanga : « Le premier VRP de la RDC est son président en tant que premier citoyen »

Elle est la directrice de la communication du chef de l’État. Elle a été paneliste dans la table ronde TR3 consacrée à la thématique « Image pays et benchmark: Quittons le passionnel ! » lors de Sultani Makutano 5. Voici ce qu’elle a dit aux côtés de cinq autres panélistes, et pas de moindre.

DANS cette table ronde, avec la modération Didier M’Pambia, le directeur général et associé principal d’Optimum, Lydie Omanga avait à ses côtés cinq autres panélistes : Anthony Nkinzo, le directeur général de l’Agence nationale de promotion des investissements (ANAPI) ; Alain Foka, journaliste et rédacteur en chef adjoint à RFI, spécialiste des questions africaines ; André Yoka Lye Mudaba, professeur et directeur général de l’Institut national des arts (INA) ; Armand Arton, le président et CEO d’Arton Capital et directeur associé d’Arton Investments ; et Seynabou Dia, le CEO de Global Mind Consulting. 

« Le premier VRP (vendeur, représentant, placier) de la RDC, le premier ambassadeur du pays, le premier porte-parole de la RDC est son président, le premier citoyen », a-t-il déclaré d’emblée. Et de développer : « La crédibilité de son pays passe par sa crédibilité celle de son image ». De manière triviale : sa mise, sa gestuelle, sa posture, ses propos et ses discours… Et elle passe aussi par ses actions, sa gouvernance. 

« Quand il parle, c’est la RDC qui parle », pose Lydie Omanga. Pour elle, le président de la République peut donner une « impulsion positive ou négative par ses actions ou non-actions ». Et d’ajouter : « C’est lui la carte de visite de toute la nation, et, de ce fait, la première stratégie est celle de la visibilité, d’être de nouveau positivement visible sur la scène nationale, sous-régionale, africaine et internationale ». 

Une visibilité active

Méthodique, Lydie Omanga a souligné que « sa visibilité doit être active ». Le chef de l’État doit « faire entendre la nouvelle voix de la RDC ». La mise en action de cette visibilité passe par « le volet diplomatique à travers les voyages et les rencontres officielles », par « la présence de la RDC dans les grands rendez-vous mondiaux qu’ils soient politiques ou économiques, ou même culturels ». Pour la directrice de communication du chef de l’État, « la culture n’est pas à négliger », car « elle permet le soft power ». À la présidence de la République, a-t-elle confié, ils l’appliquent et « le chef de l’État a à cœur la valorisation de la culture et des acteurs culturels congolais ».

D’après elle, « la visibilité diplomatique est essentielle afin d’inverser les rapports de voisinage qu’entretenait la RDC, rassurer et restaurer un climat de confiance et de collaboration avec nos 9 voisins et nos partenaires ». Cette confiance réhabilitée, pense-t-elle, va permettre une paix durable et, de ce fait, amorcer le développement car « sans la paix pas de développement ». Pour illustrer son propos, elle a utilisé la méthaphore du « nouveau voisin » qui vient d’aménager dans un quartier. Il est le nouveau locataire de la maison dont l’ancien locataire, un noir comme lui, n’avait pas bonne réputation. 

« Le nouveau,  s’il ne veut pas souffrir des conséquences négatives de l’ancien voisin, doit faire comprendre au voisinage qu’il est différent de l’autre et qu’il n’est pas l’autre voisin. 

Mais comment va-t-il procéder car les voisins ne viendront peut-être pas lui souhaiter la bienvenue ? C’est à lui donc de faire le premier pas pour se faire connaître des autres, les rassurer et les mettre en confiance pour développer de bons rapports de voisinage ». 

Changement des mentalités

Lydie Omanga prévient : « L’image du pays ne peut pas faire fi de la mise en place d’un État de droit, d’une justice équitable, de la lutte contre la corruption, d’un climat des affaires assaini, de la santé, de l’éducation pour tous ainsi que de la lutte contre le réchauffement climatique, car un pays responsable ne lègue pas le déluge mais des lendemains pleins d’espoir à sa postérité, sans oublier le bien-être du Congolais ». Bref, tout ceci concourt au « respect de l’homme congolais et de ses droits et libertés. Ça lui permet « d’être valorisé et, de ce fait, d’être respecté, de ne plus être un sujet de moquerie ou d’immigration car il n’aura pas besoin de quitter son pays pour fuir une dictature, un système éducatif dégradé, une misère permanente, etc. » 

Dans tous les cas, « l’image positive du pays ne peut se construire sans changement substantiel de nos mentalités et de nos habitudes. C’est le président de la République qui impulse mais son impulsion doit susciter chez chaque Congolais une fierté immense de sorte que chaque Congolais soit partout et à chaque instant l’ambassadeur de la RDC ». 

En définitive, a expliqué Lydie Omanga, « le président de la République doit être un modèle, le premier qui respecte ses engagements et sa parole envers son peuple et envers ses partenaires ». Cette image, fait-elle remarquer, doit être « en phase avec réalité pour une communication de la transparence, de la sincérité et de la proximité ». À l’heure du numérique, estime la directrice de la communication du chef de l’État, « on ne peut plus manipuler l’image, la perception d’un pays car les réseaux sociaux renvoient la réalité en face ». 

Aujourd’hui, les réseaux sociaux nous invitent à « la réinvention de la communication politique qui doit être en phase dans le vrai et qui oblige le politique à une redevabilité, donc à être encore plus responsable dans ses propos, ses actions car tout est scruté, analysé par le souverain primaire, celui qui est à la base de tout, et à qui nous devons penser. 

Bref, c’est lui que nous devons servir avec respect, implication, rigueur et constance. C’est lui : le peuple d’abord! ».