Quand la Chine intensifie son offensive en Afrique

La relation Chine-Afrique en chiffres : une croissance de 3 % en glissement annuel dans le commerce extérieur au cours des cinq premiers mois de l’année, soit 84,8 milliards de dollars. Investissements directs chinois en hausse, soit une hausse de 1,5 milliard de dollars sur la même période, ou de 20 % sur un an.

AU TOTAL, 20,8 milliards de dollars d’accords ont été signés entre les pays africains et la Chine au cours de la première exposition économique et commerciale Chine-Afrique, rapporte l’agence Xhinua. Qui souligne que les nouveaux accords visent de nombreux secteurs, dont le commerce, l’agriculture et le tourisme. Plus de 84 accords ont été signés au cours de la foire des trois jours (27-29 juin) ayant réuni des hommes d’affaires et des fonctionnaires chinois et africains à Changsha, dans la province chinoise de Hunan.

Cette manifestation vise à promouvoir le commerce sino-africain. Elle intervient au moment où les relations commerciales entre la Chine et les pays africains ont enregistré une augmentation ces dernières années. D’après les statistiques, le volume des échanges entre les deux parties a grimpé de 20 % en 2018, pour atteindre 204,2 milliards de dollars. Près de 3 700 entreprises chinoises sont présentes en Afrique, d’après le ministère chinois du Commerce.

Selon ce qu’en rapporte Xhinua News, citant le comité d’organisation, l’événement a attiré plus de 10 000 visiteurs et négociants venus notamment de 53 pays africains. À l’ouverture, Xi Jiping, le président chinois, a adressé ses félicitations aux participants. Pour sa part, Yoweri Museveni Kaguta, son homologue ougandais, a déclaré : « Le développement industriel et le libre-échange entre nous favoriseront une croissance plus rapide dans notre intérêt mutuel. Ce forum doit notamment nous permettre de trouver des moyens pour transformer ces lueurs d’espoir en une réalité. »

Quant à lui, Qian Keming, le vice-ministre chinois du Commerce, a salué l’amitié durable avec l’Afrique, et annoncé que le commerce bilatéral et la coopération économique devaient être pragmatiques et concrets afin de répondre aux besoins de développement des pays africains dans des domaines, tels que la construction des infrastructures et la formation des talents.

Partenaire idéal

En chiffres, la Chine a enregistré une croissance de 3 % en glissement annuel dans le commerce extérieur avec les pays africains au cours des cinq premiers mois de l’année, atteignant 84,8 milliards de dollars. Les investissements directs chinois dans le continent africain ont augmenté de 1,5 milliard de dollars durant les cinq derniers mois, en hausse de 20 % sur un an, a-t-il précisé. De l’avis de beaucoup de participants, l’exposition a permis aux investisseurs de la Chine et de l’Afrique de faire connaissance et de découvrir des opportunités de collaboration, en particulier dans les secteurs de l’agroalimentaire, des infrastructures, de l’énergie, de l’eau et de la santé.

D’après Assome Aminata Diatta, la ministre du Commerce et des PME du Sénégal, la Chine est un partenaire idéal pour l’Afrique pour renforcer ses capacités, alors que la Chine recherche une croissance de qualité supérieure axée sur l’innovation. Des conférences, des séminaires, des forums et des salons sur les thèmes tels que l’agriculture, le commerce, l’investissement et la construction d’infrastructures ont été organisés au cours de l’exposition, et des experts ont partagé leurs points de vue sur le renforcement des échanges bilatéraux. Les entreprises ont présenté les résultats et les opportunités de la coopération économique et commerciale sino-africaine.

Lancée dans le cadre du Forum sur la coopération sino-africaine, cette exposition constitue un nouveau mécanisme pour la coopération économique et commerciale entre la Chine et les pays africains. Plusieurs responsables africains chargés des affaires étrangères, venus en Chine pour participer à la réunion des coordinateurs de l’application des résultats du Sommet de Beijing du Forum sur la coopération sino-africaine (FCSA), ont fait l’éloge de la coopération entre la Chine et l’Afrique et des contributions chinoises au développement de leur continent. Le développement de la Chine est un modèle pour l’Afrique, a indiqué le Burkinabé Seydou Sinka, ajoutant que l’Afrique est devenue un continent doté d’une forte croissance économique. Les technologies avancées et le soutien financier de la Chine sont complémentaires au développement durable de l’Afrique. Quant aux « huit initiatives majeures » annoncées au Sommet de Beijing 2018 du Forum sur la coopération sino-africaine, les Africains accordent une importance particulière au renforcement des capacités, afin d’offrir à la jeunesse des opportunités de formation technique et professionnelle.

La Chine n’impose pas de mode de développement aux pays africains, ce qui permet à ces derniers d’adapter librement la coopération d’une façon répondant à leurs propres besoins et en harmonie avec leurs plans nationaux. La Chine est très présente dans tous les secteurs locaux en Afrique. Cette dernière compte sur la Chine pour moderniser l’industrie de la transformation de matières premières et établir des joint-ventures pour fabriquer sur place des produits semi-finis ou finis. L’Afrique représente une part de plus en plus importante du marché mondial, alors que l’initiative chinoise « la Ceinture et la Route » offre de nouvelles opportunités de croissance en Afrique. « La Ceinture et la Route » est cruciale pour le développement de l’Afrique, car le développement est impossible sans les infrastructures de base. Grâce à l’aide de la Chine, une série de projets d’infrastructures ont été réalisés en Afrique, dont des hôpitaux, des logements sociaux, des routes et des infrastructures sportives.