Quand la technologie aide les hôtels à reconquérir le marché du tourisme d’affaires

L’automne, saison de prédilection des congressistes et gens d’affaires, approche à grands pas. Depuis le début de la crise sanitaire, des centaines d’événements ont évidemment dû être déplacés ou annulés.

Selon un article paru dans TourismExpress en juillet dernier, 25 % des touristes appartiennent au marché des affaires, tandis que les dépenses journalières moyennes de ces congressistes s’élèvent à environ 400 dollars. Enfin, ce marché représente près de 40 % des dépenses de l’industrie hôtelière. Déjà durement touchés par l’absence de touristes de loisir cet été, les hôtels des grands centres doivent maintenant s’adapter afin de reconquérir le marché du tourisme d’affaires.

Le virtuel et le présentiel

Les normes sanitaires encore strictes et différentes d’une juridiction à l’autre sont un réel casse-tête pour les planificateurs d’événements et le virtuel ne peut complètement remplacer le « présentiel ». La solution : un hybride ralliant les deux. « On a fait la démonstration qu’on était capable de s’adapter en période de crise. Ça fonctionne, mais il y a des choses qui demeurent beaucoup mieux en personne », explique Marie-Pier Germain, vice-présidente marketing de Germain Hôtels qui ont dévoilé voici quelques jours leur nouveau studio à Montréal.

Imaginé par Edge Studio, cet espace de Webcast possède trois caméras qui permettent de dynamiser les réunions, formations et autres conférences virtuelles. Un technicien est présent sur place pour manier la console et l’équipement de pointe. La salle, de taille modeste, peut être aménagée selon les différents besoins. Quelques fauteuils peuvent être disposés pour une entrevue ou des bureaux et des chaises installés, pour une présentation plus formelle.

« La qualité de l’image et du son est exceptionnelle. On ne parle pas d’un Zoom avec une bibliothèque en arrière, poursuit Marie-Pier Germain. On voulait vraiment améliorer la qualité de la diffusion. On offre ainsi la possibilité à certains d’être sur place afin d’accéder aux conférenciers et au réseautage. Pour ceux qui ne peuvent se déplacer, l’accès virtuel au contenu de qualité télévisuelle est disponible pour diffusion, autant dans les autres salles de réunion qu’en simultané sur le Web ».

Du côté du Centre des Congrès Sheraton Laval, qui possède l’une des plus grandes scènes de production de la région métropolitaine, on entend également séduire et attirer la communauté des gens d’affaires. Réalisé en collaboration avec Creativ Nation, le studio du Sheraton dispose d’une imposante scène qu’il est possible de sectionner en plusieurs petites. Entièrement personnalisable, l’espace compte également plusieurs écrans. Comme d’autres, l’établissement s’attend en effet à une régionalisation des congrès dès cet automne. « Ces réunions hybrides permettent de réunir les différents bureaux des entreprises en quelques points centraux. On peut accueillir une cinquantaine de personnes en présentiel qui peuvent profiter de tous nos services sur place », précise Morgane Léon, responsable marketing du Sheraton Laval. La salle qui pouvait accueillir près de 1 500 personnes n’en recevra désormais qu’une très petite fraction. « Le plus petit est souvent le mieux, conclut Marie-Pier Germain. Avec la distanciation physique, fragmenter les rassemblements demeure la meilleure façon de se réunir en toute sécurité. Cette solution au problème actuel pourra par la suite rester en place, mais les gens auront toujours besoin de se réunir. »