Un milliard cent quarante million de dollars américains, tel est le montant que la Banque Mondiale compte mettre à la disposition de la Société nationale d’électricité, Snel pour renforcer sa capacité dans la fourniture et l’amélioration de la qualité de ses services auprès de la population congolaise. Ces fonds sont destinés à la réhabilitation des turbines du barrage d’Inga, au renforcement des lignes de transport d’électricité et au renouvellement du réseau de distribution à Kinshasa, afin de rendre la Snel plus performante. Le vendredi 31 janvier dernier, lors de la visite des délégués de la Banque mondiale dans des installations de la Snel en cours de réhabilitation à Kinshasa, le Directeur Eustache Ouayoro a salué la mise en œuvre de ce projet ‘’électricité pour tous’’ qui va contribuer à lutter contre la pauvreté en RDC.
«C’est un projet important, il faut le dire. On était dans le quartier Kongo, la zone entre Macampagne et Kintambo. Les personnes qui nous ont rencontré nous ont dit que ça faisait 45 ans qu’ils n’avaient pas eu d’électricité. Et ce projet permet à ces personnes d’avoir de l’électricité. Elles sont vraiment heureuses», s’est-il exprimé, très satisfait des progrès déjà réalisés dans ce sens, bien qu’il y a encore des choses à faire.
L’autorité de la Banque Mondiale reconnaît certes qu’il faut beaucoup plus que ce montant pour arriver à bout de tous les problèmes de la RDC en matière énergétique mais l’essentiel est de débuter. « Le plus important est de rendre la Snel plus performante et capable de mobiliser les ressources par elle-même en développant les infrastructures d’électricité au profit de la populations», a-t-il souligné
Il n’est un secret pour personne que cette entreprise d’électricité en République Démocratique du Congo connaît une dégradation de ces infrastructures jamais renouvelées depuis l’époque coloniale. Cette situation cause le manque d’éclairage dans des quartiers entiers de la capitale et la plupart des coins sont dans le noir. Pourtant, dans son constat, le ministre des Finances Patrice Kitebi, n’a pas manqué de fustiger la mauvaise gouvernance qui serait le vrai problème au sein de ces entreprises : « Il y a quelques années, grâce au financement de la Banque mondiale et de la Banque africaine de développement (Bad), un montant de plus de 43 000 000 $ US avait été payé à ces entreprises. Il se trouve malheureusement que l’utilisation de ces fonds n’a pas toujours répondu à ces priorités parce qu’on a bien vu que, malheureusement, pendant cette période-là, les entreprises ont continué à accumuler des arriérés de salaires de leur personnel, notamment ceux de l’intérieur du pays » a indiqué le ministre.
Selon lui, une gestion transparente de ces entreprises rendra possible le respect des engagements au niveau des entreprises elles-mêmes ainsi que ceux du Gouvernement vis-à-vis d’elles. C’est pour lier l’acte à la parole que le gouvernement congolais a payé en novembre 2013 les factures des services de l’Etat de l’ordre de trois milliards huit cents millions de francs congolais ( soit plus de quatre millions de dollars américains) à la Société nationale de l’électricité (Snel) et à la Régie de distribution d’eau ( Regideso).
Toujours dans le noir, les habitants refusent de payer les factures
Au regard de la situation de fourniture d’énergie électrique qui ne s’améliore pas, les habitants de plusieurs quartiers de la ville de Kinshasa refusent de payer, depuis un certain temps, les factures d’électricité, estimant que la Société nationale d’électricité (Snel) non seulement ne fournit pas de l’électricité, mais aussi et surtout surfacture son service au moment où sa qualité se détériore. Au quartier Yolo-Nord (Kalamu), les jeunes gens constitués en comité, ont récupéré toutes les factures qu’ils ont retourné à la Snel, refusant de payer ce qu’ils estiment n’avoir pas consommé. Comme à Kalamu, dans la commune de Selembao, certaines familles ont refusé même de prendre ces factures. À Bandalungwa, les abonnés se plaignent de voir le prix d’électricité grimper en quelques mois alors que des coupures intempestives sont devenues un lot quotidien.