KINSHASA, 24 mai 2013 (AFP) – L’association catholique Caritas Congo a ouvert 38 comptes bancaires en République démocratique du Congo dans le cadre de la campagne nationale de solidarité lancée pour l’est du pays, en proie à la violence endémique des groupes armés.
Les comptes sont répartis dans huit des 11 provinces du pays et hébergés par quatre banques: la BCDC, la Rawbank, la TMB et la Biac. Dix-neuf comptes recevront des francs congolais et 19 autres des dollars américains: le billet vert circule “à concurrence de 89%”, selon la Banque centrale du Congo.
“A la suite du ministre des Affaires Sociales, Action humanitaire et Solidarité nationale, le secrétaire exécutif de Caritas Congo lance également l’appel à toutes les personnes de bonne volonté de contribuer à la collecte des fonds en cours”, indique un communiqué de Caritas.
Sur 176 pays, la RDC est classée 160e – avec le Laos et la Libye – dans l’indice de la perception de la corruption 2012 de l’ONG Transparency International. Par souci de transparence, les partenaires sociaux de la campagne ont mandaté la Caritas Congo pour gérer les fonds.
La collecte doit “mobiliser les fonds nécessaires ainsi que des dons en nature comme symbole pour matérialiser le profond désir du peuple congolais d’être uni et ensemble”, d’après le communiqué. Elle doit aussi aider à “élaborer et définir un plan stratégique pour une solidarité nationale active”.
Le ministre des Affaires sociales, Charles Nawej Mundele, avait lancé la campagne de solidarité le 13 avril. Ce jour-là, une “collecte symbolique” avait permis de récolter “6.698 dollars, 10 euros et 421.550 francs congolais”, indique le communiqué.
L’armée affronte depuis mai 2012 le Mouvement du 23 mars (M23) dans la province riche et instable du Nord-Kivu (est). Des experts de l’ONU affirment que cette rébellion est soutenue par le Rwanda et l’Ouganda voisins, ce que ces pays réfutent.
De lundi à mercredi, après plusieurs mois de trêve, de violents combats ont opposé l’armée et les rebelles, poussant 30.000 personnes à fuir leur camp de déplacés.
Une nouvelle brigade d’intervention de l’ONU chargée de combattre les groupes armés de l’Est doit être opérationnelle d’ici “un à deux mois”, a annoncé le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-Moon, jeudi à Goma, capitale du Nord-Kivu.