« Agressée après une représentation»: 456 comédiennes ont dénoncé jeudi 7 novembre dans une tribune truffée de témoignages le harcèlement, les agressions et la « culture du silence » dans le cinéma et le théâtre en Suède. Les signataires fustigent le « culte du génie » régnant dans les arts de la scène depuis l’époque d’Ingmar Bergman, cinéaste aussi exigeant que révéré, et qui laisse impunis les agresseurs « tant que ce qu’ils créent est auréolé d’une haute valeur artistique ».
« Acteurs et réalisateurs considérés comme des génies sont soutenus par la profession, peu importe ce qu’ils font subir à leurs collègues », écrivent les comédiennes, dont Lena Endre (Les meilleures intentions, Millénium), Sofia Helin (The Bridge) et Ruth Vega Fernandez (Kyss mig). « À cause de ce statut de stars, leurs agressions n’ont jamais de conséquences », déplorent-elles dans le quotidien Svenska Dagbladet. Le 1ER Ministre social-démocrate Stefan Löfven s’est élevé contre ces comportements « horribles » en se disant choqué par la quantité de témoignages. Plusieurs récits anonymes de harcèlement ou d’agressions parfois violentes – au moins deux viols – visent, sans les nommer, des acteurs et metteurs en scène réputés en Suède comme à l’étranger.
« Il se pressait contre moi, en érection »
« Je devais jouer une scène d’amour avec ce grand acteur. Je devais être sur lui pendant l’acte sexuel. Au cours d’une répétition, il m’a demandé s’il pouvait têter à mon sein gorgé de lait (il savait que j’allaitais) tandis qu’il se pressait contre moi, en érection », témoigne une comédienne. « Je les admirais tant », raconte une autre. « Parmi les plus grands. Lui qui devait jouer mon père et qui m’a prise par le cou en essayant d’enfoncer sa langue dans ma bouche » et « cet auteur dramatique qui avait écrit un beau rôle pour moi dans sa pièce et dont les mains enserraient soudain ma poitrine dans l’obscurité, derrière la scène ».
La ministre de la Culture, Alice Bah Kuhnke, a convoqué jeudi 7 novembre les responsables des grandes scènes nationales, le Théâtre dramatique de Stockholm longtemps dirigé par Ingmar Bergman, le Théâtre national et l’Opéra royal. « Ces agressions sont gravissimes. Les plus hautes exigences commandent à toutes les institutions publiques s’agissant de leur environnement du travail », a lancé la ministre, compagne de l’acteur Johannes Bah Kuhnke qui tient notamment le rôle-titre dans le film « Snow Therapy ».
L’Institut du film suédois, qui fournit une aide financière au cinéma, a fait savoir jeudi qu’elle instaurerait une sorte de « green card » sanctionnant la formation des responsables de sociétés de production aux questions de harcèlement. Parallèlement, la Radio publique SR est secouée par une rare affaire de harcèlement sexuel mettant en cause une femme, animatrice d’une émission populaire, accusée par des collègues d’avances et de gestes déplacés. En arrêt maladie, elle a été mise à pied mais reste pour le moment dans l’entreprise, selon plusieurs quotidiens.
Une nouvelle ère : le robot sexuel devient un produit de masse
La poupée sexuelle en silicone Samantha, un robot doté d’intelligence artificielle, est actuellement en vente à Londres. Ses concepteurs cherchent maintenant à produire massivement la poupée au pays de Galles afin de répondre à la demande croissante. Samantha est pourvue d’un vagin totalement fonctionnel qui inclut un point G. Lorsqu’elle correctement stimulée par le toucher humain, la poupée est capable d’imiter un orgasme via un réseau de capteurs, placés sur les hanches, les épaules, le vagin et dans la cavité buccale.
Outre le mode « sexy », Samantha peut également adopter une fonction « famille ». Commercialisé à Londres depuis cet été, la demande pour le robot a atteint des sommets. Dès lors, ses créateurs cherchent maintenant à le produire en masse. « Nous avons tellement de commandes que nous luttons pour répondre à la demande », affirment l’ingénieur Arran Squire et l’inventeur Sergi Santos. « Nous cherchons actuellement à produire en masse la tête et le réseau électronique du crane de Samantha. »
Dans un futur proche, Samantha devrait être équipée d’un « code moral » qui modifiera sa libido. Selon Santos, la poupée sera dorénavant plus excitée par les personnes qui la traitent avec respect. Dans deux ou trois mois, le robot serait également en mesure d’entretenir une conversation et de juger le caractère de son interlocuteur. Par ailleurs, les poupées sexuelles pourraient également être capables d’avoir des enfants avec leurs propriétaires, augurant d’un avenir où les humains et les machines se marieront et utiliseront la technologie afin de créer une progéniture, affirme Sergi Santos.
Il suffira de fusionner les caractéristiques et croyances du partenaire humain au robot, explique-t-il. Pour ce faire, un logiciel informatique sera utilisé pour créer un nouveau cerveau d’intelligence artificielle pour l’enfant basé sur les informations fusionnées et des schémas d’impression 3D serviront à la conception du corps. Santos prévoit de programmer un génome afin que le cerveau de son robot soit doté de valeurs morales, de concepts de beauté, de justice et de valeurs humaines. « Ensuite, créer un enfant avec ce robot sera extrêmement simple. Je ferai un algorithme de ce que je pense de ces concepts et je le mélangerai avec ce que le robot pense et ensuite, j’imprimerai le tout en 3D. »