L’accord de Paris sur le climat a été adopté par 195 pays. Son objectif est de limiter le réchauffement
Les mines des représentants des 195 pays sont réjouies. À 19 h 30, ils ont adopté un accord sans précédent pour lutter contre le réchauffement climatique de la planète, source de dérèglements et de menaces croissantes pour l’homme et la nature. « L’accord de Paris pour le climat est adopté », a dit le président de la COP21, Laurent Fabius, suscitant une longue salve d’applaudissements dans toute la salle. « C’est un petit marteau, mais il peut faire de grandes choses », a-t-il déclaré, en l’abaissant sur le pupitre. Quelques heures plus tard, François Hollande, a défié le protocole pour s’exprimer à la fin de la COP21. Il a notamment indiqué qu’il proposerait aux « pays qui veulent aller plus vite » de réactualiser avant 2020 leurs engagements. Le Premier ministre français a quant à lui salué sur Twitter, « un accord historique » et « une victoire pour la planète ». Depuis l’annonce, l’ensemble de la classe politique, de gauche comme de droite salue le travail de la diplomatie française.
L’accord, juridiquement contraignant, entérine l’objectif de limiter le réchauffement à 1,5 degré. Un objectif qui « permettrait de réduire significativement les risques et les impacts liés au changement climatique », avait déclaré le ministre des Affaires étrangères français Laurent Fabius, très applaudi par les délégués réunis au Bourget. « Personne ici ne veut la répétition de Copenhague. Il y avait eu des insuffisances et sans doute des erreurs. » « Les 100 milliards de dollars visés pour 2020 devraient être un plancher pour 2020 et un autre plancher devra être défini d’ici à 2025 », avait également ajouté Laurent Fabius, évoquant les milliards de dollars par an promis par les pays du Nord à ceux du Sud pour leurs politiques climatiques.
L’accord a bel et bien été adopté par les 195 pays. Quelques minutes auparavant, un porte-parole, le groupe du G77, qui regroupe 134 pays en développement et émergents, dont la Chine, s’était dit « satisfait » du projet d’accord sur le climat proposé samedi par la présidence française de la conférence de l’ONU. « Nous sommes unis, tous ensemble. Nous sommes heureux de rentrer à la maison avec ce texte », a déclaré à l’Agence France-Presse Nozipho Mxakato-Diseko, ambassadrice sud-africaine et porte-parole du G77, le groupe de pays le plus important des négociations climatiques.
« Cette COP21 est un véritable tournant aussi bien pour les ONG que pour la mise en place d’un accord juridique universel », a déclaré Laurent Fabius, président de cette COP. Et d’ajouter, d’une voix étranglée et au bord des larmes : « Nous sommes presque au bout du chemin et sans doute au début d’un autre. » « Ce texte que nous avons construit ensemble constitue le meilleur équilibre possible, un équilibre à la fois puissant et délicat qui permettra à chaque délégation, à chaque pays de rentrer chez soi la tête haute et avec des acquis importants », a-t-il encore dit. « Le succès est à portée de toutes nos mains réunies, vous allez dans cette salle décider d’un accord historique, le monde retient son souffle et il compte sur nous tous », a-t-il encore lancé. Un appel repris à la tribune par le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon, qui a exhorté les pays à « finir le travail » en adoptant l’accord présenté.
« Une date pour l’humanité »
Son intervention était suivie de celle de François Hollande qui a évoqué un accord « universel » et « contraignant ». « Le texte est à la fois ambitieux et réaliste. Il concilie la responsabilité et en même temps la différenciation : il accorde aux pays vulnérables et en développement les moyens qui ont été promis. » Le chef d’État français se montre optimiste : « Après tant de mois de travail, un espoir considérable s’est levé. Le monde s’est mis en marche, pas seulement dans cette salle, mais au-delà. »Le président a également appelé les délégués à faire de ce « 12 décembre un jour non seulement historique, mais une date pour l’humanité ». « La France vous demande, la France vous conjure d’adopter le premier accord universel de notre histoire », a-t-il ajouté. « De petites choses peuvent arriver, mais nous pensons que c’est sur les rails », a lâché John Kerry, le secrétaire d’État américain, présent dans la salle. Sur le même ton, l’ambassadrice Laurence Tubiana, bras droit de Laurent Fabius, s’est dite « confiante ».