Suite au découpage territorial, la SABU, créée pour relancer la production cotonnière, s’est avérée un projet mort-né. Les autorités du Bas-Uélé ont décidé de la remise à niveau des installations existantes.
La reprise de la production cotonnière était l’un des chantiers phare de la Province-Orientale avant le découpage territorial. Pour la relance de la culture de la fibre textile dans cette partie du pays, l’ancien gouverneur Jean Bamanisa Saïdi avait créé la Société agricole du Bas-Uélé (SABU). Mais à cause de la nouvelle configuration des provinces, l’existence même de cette société était compromise. Le projet industriel devrait passer sous l’administration des autorités de la nouvelle province du Haut-Uélé, alors que le financement pour sa réalisation était garanti par Kisangani, devenu chef-lieu de la province de la Tshopo. Dans l’esprit de ses initiateurs, la Société agricole du Bas-Uélé devait reprendre le contrôle de la Compagnie de développement du Nord (CODENORD) en liquidation. Selon le ministre provincial du Plan et de l’Investissement d’alors, Armand Kasumbu Mbaya, l’intérêt du rachat résidait dans la position de principal fournisseur de coton pour la Société textile de Kisangani (SOTEXKI) occupée jusque-là par la CODENORD. Par ailleurs, l’administration Bamanisa plaidait auprès du gouvernement central pour que la SOTEXKI confectionne les tenues destinées à la police nationale et aux Forces armées.
Avec la nouvelle donne politique, le projet industriel n’avait plus de raison d’être. À peine créée, la SABU a été dissoute et liquidée. Les autorités du Bas-Uélé ont plutôt opté pour la réhabilitation du Parc agro-industriel de Dingila (PAID). Et, de ce fait, le PAID a repris les actifs de la Compagnie de développement du Nord. Des ingénieurs ont entrepris, fin décembre 2015, les travaux de remise à niveau des usines d’égrainage du coton afin d’assurer la reprise effective des activités. Les usines de la CODENORD sont à l’arrêt depuis plus de deux décennies.
Partenariat avec la SOTEXKI
Selon le président du conseil d’administration de Parc agro-industriel de Dingila, Tabei Ngbengo, les usines d’égrainage devraient tourner à plein régime au courant de ce mois. Quelque 90 tonnes de coton grain sont actuellement entreposées au PAID. Le complexe agro-industriel a signé un partenariat avec la Société textile de Kisangani pour lui livrer, dès le début de cette année, quelque 1 650 kg de coton fibre. Il s’agit en fait d’un stock qui était abandonné dans les entrepôts après l’arrêt brutal des activités de la CODENORD suite aux différentes guerres qui se sont succédé depuis 1996.
Par ailleurs, Tabei Ngbengo a indiqué que la campagne d’achat de graines de coton est prévue en mars, tandis que celle de semis interviendra en juillet. Les responsables du PAID entendent inviter partenaires et investisseurs potentiels à Dingila pour saisir les opportunités de diversification des activités de cette entreprise. Les autorités du Bas-Uélé se sont engagées à soutenir le fonctionnement du Parc agro-industriel de Dingila en vue de la relance de l’économie dans la nouvelle province.