Les grandes enseignes et banques d’affaires américaines veulent leur part du gâteau africain. A la recherche de rendement, c’est-à-dire d’actions de sécurité – donc d’entreprises cotées – et de diversification ou, en d’autres termes ne plus investir seulement dans les pays anglophones, les investisseurs américains devraient bientôt arpenter l’Afrique. Si non, ils s’en remettraient aux spécialistes de Londres, de Paris et de Genève pour dénicher les belles affaires qui s’y épanouissent et peuvent apporter gros.
L’Afrique est le continent le plus attractif, ne cessent de répéter les analystes ; expliquant que le retour sur investissement y est le meilleur au monde, ou presque. Le Fonds monétaire international (FMI) a estimé à partir des chiffres de croissance de 2001 à 2012 que le continent noir compte six des dix économies les plus dynamiques de la terre. Puis, les analystes soulignent à l’envie ces beaux atouts africains. Une classe moyenne de 350 millions d’âmes et, d’ici 2050, un produit intérieur brut (PIB) quasi équivalent à celui de l’Europe et, sur cinq actifs dans le monde, un Africain. De quoi faire rêver de nouveaux pourvoyeurs de fonds.
En effet, jusque-là, les investisseurs américains étaient surtout des mastodontes intéressés par les minéraux (cas de la firme Newmont Mining) et les hydrocarbures (cas d’ExxonMobil et de Chevron), secteurs qui monopolisent encore la moitié de leurs investissements en Afrique. « Les esprits sont en train de changer aux Etats-Unis », analyse un expert pour qui les investisseurs américains réalisent que l’Afrique est un continent de consommateurs. Les grandes marques comme McDonald’s (restauration rapide), Protecter Gamble (hygiène et cosmétiques) ou encore Walmart (grande distribution) auront été les premières à s’en apercevoir. Ces entreprises ont d’abord mis le cap sur les pays anglophones tels le Kenya, le Ghana et l’Afrique du Sud. Les secteurs ciblés dans un premier temps étaient les télécommunications (Microsoft), les bâtiments et travaux publics ainsi que la finance. Mais les fonds américains élargissent leur champ de prospection et, dans deux ou trois ans, ils deviendront très actifs.
C’est dire si les investisseurs américains ont laissé la Chine, l’Inde et le Brésil découvrir avant eux que l’Afrique subsaharienne était le continent qui monte.